La 3e édition du Forum Audiovisuel des Femmes Africaines en Communication, TIC et Télévision (FACT Dakar) s’est tenue dans un esprit de structuration, d’innovation et de mise en réseau. Dirigée par Mariame Celly Kane, l’événement met en lumière les enjeux majeurs de l’industrie audiovisuelle africaine et la place déterminante des femmes dans ce secteur en pleine mutation.
« Nous devons structurer nos organisations professionnelles pour croître et créer de l’emploi », insiste Mariame Celly Kane, directrice du FACT. Cette édition 2025 du forum s’inscrit dans la continuité des deux précédentes : après l’autonomisation des femmes à travers la télévision (1re édition) et la création audiovisuelle en période de crise sanitaire (2e édition), le FACT Dakar 2025 fait un pas de plus en abordant de front les défis structurels des industries créatives africaines.
Un tournant stratégique pour l’audiovisuel africain qui par la création de contenu n’est plus cantonnée à la télévision : aujourd’hui, tous les supports numériques sont concernés. Face à la multiplication des devices, la structuration devient une nécessité pour permettre aux créateurs de vivre de leur art et de valoriser les patrimoines culturels locaux.
Le thème choisi cette année – « Assez structurés pour croître et créer de l’emploi pour la jeunesse » – répond à une double urgence : offrir des débouchés économiques à une jeunesse connectée mais souvent désorganisée, et s’aligner sur les standards internationaux afin d’accéder aux ressources financières disponibles, notamment au Nord.
Une synergie Sud-Nord pour inspirer un nouveau modèle car le FACT 2025 a réuni des professionnels venus du Canada, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, pour partager leurs expériences et modèles de réussite. Le modèle québécois, qui a fait ses preuves depuis plus de 30 ans, est cité comme une source d’inspiration pertinente, notamment en matière de structuration, de distribution et de financement de contenus audiovisuels.
Créer du contenu qui nous ressemble au-delà de la technique, l’objectif est aussi culturel : produire du contenu local, représentatif, et capable de séduire le public international. « Nos jeunes doivent comprendre que leurs téléphones ne sont pas que des outils de divertissement, mais aussi des outils de travail et de création de valeur », rappelle Mariame Celly Kane.
B.Sagna