Moustapha Niass, un rancunier que même la mort ne saurait faire flancher.
A l’appel du 16 juin 1999,lancé par Monsieur Moustapha Niass, l’ancien député socialiste Sayodo BAKHOUM faisait partie des premiers dignitaires et cadres politiques à répondre à l’élan progressiste de tous les espoirs de l’époque. C’est mon grand frère disait-il,quand le grand notable de Thiavando parlait de la nature de ses relations personnelles avec le secrétaire général de l’alliance des forces de progrès (AFP). Devant son plaidoyer sur les valeurs individuelles et politiques de l’homme de Keur Madiabel,qui ralliait les cœurs sans aucun effort, on ne pouvait qu’être admiratif et engagé à la cause. Tel était le témoignage que l’ancien camarade de collège au Lycée André Peytavin de Saint Louis faisait sur son aîné de quelques années. Au fil de plus d’une décennie de compagnonnage sous-tendus par l’honneur, le courage et le sacrifice, des désaccords ont commencé à être entretenus par les militants que la distance entre les deux hommes donnait le rôle d’intermédiaire. Le divorce politique et fraternel a été acté en 2014 lors des élections locales. En effet, la victoire écrasante de la coalition Benno Bokk Yakar dans la commune de kaolack ainsi que dans le département garantissait la Mairie à l’APR et le conseil départemental à l’AFP, parti allié. Le camarade Sayodo BAKHOUM était à la tête de la liste proportionnelle au niveau du département de Kaolack. Ce qui confirmait ses prétentions de diriger le conseil départemental de Kaolack dont il a été,durant deux mandats consécutifs,vice président. La guerre éclata entre les deux vieux compagnons lorsque le président de l’assemblée nationale, Moustapha Niass, ordonnât par un message téléphonique à son camarade de parti de laisser toute ambition de présider le consulat départemental au profit du député progressiste Monsieur kouraichi Niass,par ailleurs, fils du vénéré chef religieux Cheikh Al islam El Hadji Ibrahima Niass. Le refus du camarade Sayodo BAKHOUM était à la hauteur de l’affront d’autant plus que kouraichi Niass, préposé du Patron de l’hémicycle a reçu l’aide de Sayodo Bakhoum pour son poste de député à l’assemblée Nationale au détriment d’autres dignitaires progressistes de la capitale du Saloum. Devant ce manque de considération manifeste, le camarade Sayodo BAKHOUM décida de maintenir sa condidature au grand dam du Président Niass, fou furieux. La débâcle des forces progressistes lors de l’élection du bureau du conseil départemental au profit du candidat de l’APR, Monsieur Baba NDIAYE,actuel président du conseil départemental de Kaolack soutenu par le notable de Thiavando Sayodo BAKHOUM a plongé le Président de l’assemblée Nationale ainsi que le député kouraichi NIASS dans une colère abyssale et tenace. Le 13 septembre 2019, le camarade Sayodo BAKHOUM rejoignait sa dernière demeure à Thiavando sous une forte pluie et une marée humaine .Ni le président Moustapha NIASS, ni le député Khouraïchi NIASS,ni Serigne Mansour Niass (fils de Serigne Mamour Niass) leader du RP(Rassemblement pour le Peuple),le parti d’accueil de Sayodo BAKHOUM après sa démission de L’AFP ,n’ont jusqu’à présent fait le déplacement pour présenter leurs condoléances à la famille éplorée de leur fidèle et brave compagnon Sayodo Bakhoum. Une rancune tenace que meme la mort n’a su édulcorer.
Waly BAKHOUM, juriste conseiller.