Ce vendredi le Président français Emmanuel Macron s’est prêté à un exercice inédit de débat avec 11 « jeunes » africains à l’occasion du Sommet Afrique-France. Parmi les représentants du continent, il y avait Cheikh Fall, le fondateur de l’organisation Africtivistes.
Je m’appelle Cheikh Fall. Je suis Africain d’origine sénégalaise et je suis à la tête d’une organisation panafricaine de jeunes acteurs de changements qui utilisent le numérique pour impacter leur communauté et pour favoriser de nouvelle dynamique. Sans filtre, l’activiste sénégalais a exigé de Macron le « Pardon » de la France au peuple africain. Mais également, l’arrêt des coopérations entre le gouvernement français et des régimes dictatoriaux africains. En intégralité le discours de Cheikh Fall tenu ce vendredi à Montpellier devant Macron.
Monsieur le président, je suis de cette jeunesse africaine engagée et ouverte au monde. Je ne suis pas seul. Nous sommes des milliers, des millions à vouloir porter l’Afrique et être les leaders du monde dans un futur proche.
• Nos grands-parents nous ont racontés les douleurs et souffrances de la période coloniale.
• Nos parents nous ont fait comprendre ce qu’a été la fameuse France Afrique de l’après indépendance.
• Nous, nos frères et sœurs portons, supportons, subissons encore ce lourd passé commun que vous continuez de refuser de porter et d’assumer.
Aujourd’hui, vous nous interrogez sur ce que devrait être les futurs souhaitables des relations France Afrique.
Monsieur le Président, moi j’ai envie de vous interroger d’abord sur votre part d’humain. Quelle est votre part d’humanité dans cette relation ? Vous, votre nation, avez fait du tort aux africains. Vous avez fait verser beaucoup de sang. Vous avez déchiré des familles. Vous avez pillé des économies par le capitalisme colonial et vous continuez de le faire par le néo colonialisme et aujourd’hui vous nous invitez à envisager avec vous un futur souhaitable.
Ce futur commun souhaitable ne peut se construire que si les bourreaux d’hier acceptent leur responsabilité historique et demande symboliquement EXCUSE à cette Afrique.