Ne souhaitant pas se séparer de l’immense bibliothèque de GIF le groupe Américain annonce qu’il pourrait faire appel. C’est la première fois qu’il est sommé de renoncer à une acquisition.
Pour la première fois de son histoire, l’entreprise américaine est appelée à se défaire d’une de ses acquisitions. La sentence est venue ce mardi de l’autorité britannique de la concurrence (CMA). Un coup pour le groupe Meta (ex-Facebook). Le mois dernier, le gendarme britannique de la concurrence avait infligé une amende de 50,5 millions de livres au géant des réseaux sociaux dans le cadre de sa fusion avec Giphy, spécialisé dans les animations courtes sur Internet.
Le gendarme britannique de la concurrence (Competition and Markets Authority, CMA), a ordonné, mardi 30 novembre, à Facebook, récemment rebaptisé « Meta », de vendre sa filiale Giphy car leur fusion « pourrait nuire aux utilisateurs de réseaux sociaux et aux annonceurs au Royaume-Uni », selon un communiqué. Le mois dernier, la CMA avait infligé une amende de 50,5 millions de livres (plus de 59 millions d’euros) au géant des réseaux sociaux dans le cadre de sa fusion avec Giphy, spécialisé dans les animations courtes sur Internet appelées gifs, pour avoir poursuivi l’intégration des deux entreprises malgré une enquête en cours. En août, le régulateur avait déjà prévenu que Facebook pourrait devoir vendre Giphy.
Dès le mois d’août, Facebook avait communiqué son désaccord avec le gendarme britannique de la Concurrence : “Nous ne sommes pas d’accord avec les conclusions préliminaires de la CMA, que nous ne pensons pas étayées par des preuves. Comme nous l’avons démontré, cette fusion est dans le meilleur intérêt des personnes et des entreprises au Royaume-Uni — et dans le monde — qui utilisent Giphy et nos services. Nous continuerons de travailler avec la CMA pour lutter contre l’idée fausse selon laquelle l’accord nuit à la concurrence”. En octobre, l’Autorité britannique avait infligé une amende de 50,5 millions de livres sterling à Facebook et obtenu une injonction pour forcer Giphy à rester une entité séparée du groupe Facebook jusqu’à la fin de son enquête.
En dépit des promesses de Facebook de ne rien changer au fonctionnement de Giphy, l’Autorité britannique craint que l’accès aux contenus de Giphy puisse être coupé aux concurrents de Meta, ou que de nouvelles contraintes finissent par peser sur eux. Il est notamment évoqué la possible entrée en vigueur de nouvelles règles d’utilisation via lesquelles les plateformes concurrentes (de Snapchat à TikTok, en passant par Twitter) seraient contraintes d’accepter un partage de données personnelles. Enfin, bien que leurs domaines d’activités ne soient pas exactement les mêmes, la CMA estime que Facebook éliminerait au passage un concurrent potentiellement très populaire sur le marché de la publicité en ligne en rachetant Giphy.