La sortie médiatique du syndicat des employés municipaux affiliés à la Cnts nous a amené à faire un tour au niveau de la mairie de Kaolack afin de donner la parole à ceux qui tardent encore à percevoir leurs salaires. Trouvés près du siège dudit syndicat, les concernés ou certains d’entre eux ont souhaité garder l’anonymat par peur de représailles.
Et le premier à se lancer est un homme d’un âge assez avancé. «Je travaille dans cette mairie depuis 2002, mais je n’ai jamais été aussi éprouvé, car nous avions l’habitude de passer à la caisse vers le 27 dumois. Aujourd’hui, c’est le09mars et jusqu’à présent, nous n’avons encore rien reçu. C’est une décision arbitraire et nous espérons que cela ne va plus se répéter pour les prochains mois, sinon tous les secteurs seront paralysés dans cette mairie.» Non loin de là, un jeune homme visiblement très remonté contre cette décision, embouche la même trompette.
«Ce qui se passe actuellement à la mairie de Kaolack, c’est vraiment inédit. Un maire qui prend service, il n’y a même pas un mois, se permet de prendre une telle décision, il y a vraiment de quoi s’inquiéter!» «Au moment où je vous parle, c’est ma famille qui est
durement impactée parce que je n’arrive plus à donner la dépense quotidienne. Dès fois, je viens le matin à la mairie et à travers quelques bonnes volontés qui sont des collègues, certains me donnent 500 Fcfa d’autres 200 Fcfa et le soir je rentre avec cette petite somme. Mais il y a certains jours où je rentre bredouille.
Si cela se répète, nous allons tous nous transformer en mendiants squattant les grandes artères de Kaolack», a pesté un autre employé. Avant de poursuivre : «Vous voyez ces gens-là, ils rentrent tous le soir à pied. Certains ne peuvent plus payer leurs abonnements auprès des vélos taxis et d’autres qui prenaient des taxis jaune-noir n’ont plus les moyens. Dans cette mairie, nous avons maintenant des marcheurs et non des travailleurs. Nous pointons du doigt le maire parce que noustous avons voté pour lui, mais aujourd’hui nous le regrettons.
«La mairie de Kaolack n’est pas une entreprise privée. Elle appartient à l’État et aux Kaolackois».