Dans le communiqué reçu ce dimanche 4 août 2024 et publié ci-dessous, le Conseil national du Laïcat est monté au créneau pour défendre les écoles privées catholiques, récemment prises pour cible par le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier avait en effet tenu des propos véhéments fin juillet, menaçant de ne « plus tolérer » les établissements qui refuseraient les filles voilées. Une sortie qualifiée d’ »indélicate » et de « nature à heurter les sensibilités » par l’instance de défense de la laïcité.
Le Conseil national du Laïcat a tenu à rappeler le rôle historique des écoles catholiques dans l’éducation des Sénégalais depuis plus de deux siècles, ainsi que leur attachement aux valeurs de pluralisme prônées par la République. Il affirme son soutien à ces institutions engagées dans la promotion du vivre-ensemble.
Sur la question du voile soulevée, l’instance souligne qu’elle doit être circonscrite au règlement intérieur des établissements, librement accepté par les parents et élèves. Elle dénonce par ailleurs l’amalgame sur le projet éducatif de ces écoles, qui accueillent près de 120 000 élèves tous horizons confondus.
Pour rappel, le mardi 30 juillet 2024, le Premier ministre de la République du Sénégal, qui recevait les lauréats du Concours général, après que Son Excellence, Monsieur le président de la République les a honorés, a avancé les propos ci-après : « Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays.
Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile ». Se voulant plus clair, il a ajouté : « Gare à ces institutions qui refuseront d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée ».
Le Conseil national du Laïcat marque son indignation face à de telles déclarations qu’il juge maladroites. Ces propos indélicats de la part du chef du gouvernement de la République laïque et démocratique qu’est le Sénégal sont de nature à heurter la sensibilité des sénégalais épris de justice et de vérité, plus particulièrement des citoyens à part entière de foi catholique légitimement interpelés par les menaces proférées, sans ambages, contre des établissements privés catholiques.
Bénédicte Sagna