Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, débute aujourd’hui une visite de trois jours au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie, dans le but de trouver des solutions à la crise migratoire croissante. Cette tournée concerne trois pays d’où partent de plus en plus de migrants en direction des Canaries, archipel espagnol où les arrivées ont explosé cette année. En 2024, on dénombre déjà près de 23 000 entrées jusqu’à août, marquant une augmentation annuelle de 126%.
Il y a six mois, Pedro Sánchez avait déjà effectué un voyage à Nouakchott pour aborder cette même question et avait alors promis une aide de 180 millions d’euros. La question migratoire est devenue une priorité cruciale pour l’Espagne, notamment pour les Canaries, où le nombre de migrants a explosé depuis 2020. En effet, environ 125 000 personnes sont arrivées par des pateras, ces embarcations de fortune, en provenance des côtes africaines.
Alors que les migrants adultes peuvent être transférés sans trop de difficultés vers la péninsule espagnole, la situation des mineurs non accompagnés est beaucoup plus préoccupante. Les infrastructures des Canaries ne permettent d’accueillir que 2 000 mineurs, mais actuellement, 5 200 d’entre eux sont répartis dans 81 centres qui manquent cruellement de ressources. La situation pourrait se détériorer davantage avec l’arrivée prévue de 7 000 adolescents supplémentaires d’ici l’hiver.
L’opposition de droite en Espagne et de nombreuses régions refusent d’accueillir ces milliers de mineurs de moins de 18 ans. L’objectif de Pedro Sánchez est donc de persuader les gouvernements sénégalais, gambien et mauritanien de limiter les départs de migrants. Toutefois, le leader socialiste est conscient que la résolution de cette question sensible sera complexe, surtout face à une opposition qui pourrait lui faire obstruction sur ce dossier.
Stephen Massima LVC