Le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (SAEMSS) et le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire (CUSEMS) ont exprimé leur ferme détermination à défendre les accords signés avec le gouvernement, avertissant qu’ils n’accepteraient aucune tentative de remise en cause de ces acquis lors d’une conférence de presse ce jeudi.
Depuis la signature des accords du 26 février 2022, les promesses du gouvernement concernant des réformes cruciales pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants, telles que l’équité salariale, la révision des statuts, et l’apurement des prêts et rappels dus, sont restées largement lettre morte. Si le gouvernement a communiqué sur des engagements futurs, l’application concrète de ces accords se fait attendre, laissant un climat de frustration et de mécontentement grandissant parmi les syndicats.
Dans leur déclaration, les syndicalistes n’ont pas caché leur colère face à ce qu’ils qualifient de « blocage institutionnel » et d’« inertie » gouvernementale. Ils dénoncent un mutisme total sur des dossiers essentiels, malgré plusieurs relances et préavis déposés par les syndicats. Plus grave encore, les autorités n’ont même pas daigné accuser réception des demandes d’audience, ce qui est perçu comme un affront à la dignité des travailleurs du secteur de l’éducation.
Le G2 n’a pas hésité à brandir une menace claire contre toute tentative de remise en cause des accords qui sera considérée comme une provocation. « Nous mettons en garde le gouvernement . Nous ne tolérerons aucun recul. Les accords signés ont été obtenus de haute lutte et sont le fruit d’une mobilisation sans faille. Si le gouvernement choisit la voie de l’immobilisme ou de la révision unilatérale de ces accords, il devra en assumer les conséquences », ont averti les porte-paroles des syndicats.
L’argument de la « remise en cause des acquis » a été évoqué avec force. La réorganisation des services du ministère de l’Éducation et le silence persistant sur les projets de décrets cruciaux concernant les statutaires et la formation des enseignants sont perçus comme des tentatives sournoises de miner les accords obtenus. Le G2 rappelle avec insistance que ces accords ne sont pas une faveur, mais des engagements pris par l’État envers les travailleurs pour assurer la stabilité du secteur éducatif et la qualité de l’enseignement.
L’ultimatum est donc lancé. Si le gouvernement persiste dans son immobilisme, les syndicats promettent de se mobiliser massivement, de défendre pied à pied leurs acquis, et de mener des actions plus visibles pour faire pression sur les autorités. Le secteur de l’éducation, déjà fragilisé par des tensions passées, risque de se retrouver à nouveau en proie à des perturbations sérieuses.
Le message est donc sans équivoque. La patience des syndicats est désormais épuisée, et toute nouvelle tentative du gouvernement pour retarder ou annuler les engagements pris sera perçue comme une attaque directe contre les droits des travailleurs et l’avenir de l’éducation au Sénégal. L’heure des compromis semble bel et bien révolue.
B.Sagna