L’association des femmes chefs d’établissements du Sénégal s’est réunie ce matin pour parler des problématiques liées a l’éducation des filles en marge de la célébration de la journée nationale de l’éducation des filles.
L’une des priorités majeures de cette journée est l’instauration d’une éducation inclusive, ouverte à toutes les filles, quel que soit leur milieu d’origine.
Cette célébration a pour thème: “pour une éducation inclusive de qualité:les filles s’engagent et engagent la communauté”. Ce thème reflète l’urgence de placer les filles au cœur des efforts pour une société inclusive et équitable, tout en valorisant leur rôle dans la transformation sociale.
En 2022, le Sénégal a enregistré un taux de scolarisation des filles de 99 %, contre 71 % pour les garçons. Si ce chiffre est prometteur, “un défi majeur reste celui du maintien des filles à l’école. De nombreuses filles abandonnent leurs études en raison de la pauvreté ou des mariages précoces, un phénomène récurrent dans certaines régions du pays” souligne Fatimata Sow, proviseur du lycée Jonh Kennedy et présidente de l’amicale des femmes chefs d’établissements du Sénégal moyen secondaire.
Au cours de la cérémonie, les obstacles à l’éducation des filles ont été largement abordés, notamment le viol, la violence, les problèmes de transport dans certaines villes et le manque d’infrastructures scolaires.
Cependant, malgré les avancées notables dans l’accès à l’éducation des filles, le Sénégal fait face à un faible taux de maintien, particulièrement dans le cycle moyen, ajoute madame Sow.
L’une des principales préoccupations soulevées lors de cette journée était l’identification des causes du décrochage scolaire des filles et la recherche de solutions pour y remédier. Selon Fatimata Sow, il est impératif de comprendre les raisons qui poussent les filles à abandonner l’école pour mettre en place des solutions adaptées. Ces solutions doivent permettre aux filles de poursuivre leur scolarité et d’atteindre leur plein potentiel.
Cet événement a permis de sensibiliser les acteurs gouvernementaux et la société civile à l’importance de l’éducation des filles et à la nécessité de soutenir ces initiatives pour un avenir plus égalitaire.
Les causes du non maintien des filles à l’école sont diverses. “Nous constatons que les mariages précoces ont fait partie des causes, mais nos politiques les ont combattues. Cependant, la vulnérabilité de la couche féminine liée aux faits tels que la pauvreté et la précarité,la violence faite aux genres contribuent grandement à la déscolarisation des filles», a affirmé Aissatou Diba, présidente du réseau académique des femmes enseignantes de Dakar.
“Toute la communauté s’est engagée pour relever le défi de l’éducation des filles et ce réseau mobilise les femmes enseignantes pour prendre la problématique du leadership féminin, leur booster pour qu’elle aille de l’avant” poursuit madame Diba.
En effet, les défis sont encore nombreux pour garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles au Sénégal malgré les progrès réalisés. Mariages précoces, pauvreté, manque d’infrastructures scolaires avec des écoles sans toilettes, violence basée sur le genre… les obstacles à l’éducation des filles subsistent.
« Ces obstacles peuvent être physiques, sociaux ou économiques et leur impact est indéniablement profond non seulement pour les filles elles-mêmes mais aussi pour les communautés et les pays dans leur ensemble ».
Bénédicte Sagna