Dans un gouvernement où l’incompétence et la flagornerie sont devenues des critères de sélection, Sarré s’illustre comme l’un des plus fanatiques. Lorsqu’un ministre, censé incarner la rigueur et la hauteur de vue, en vient à insulter un ancien chef d’État, c’est le signe évident d’une misère intellectuelle et morale qu’aucun costume officiel ne saurait masquer.
Sarré est le prototype du bigot de la République : aveuglé par son allégeance, incapable de réflexion, il confond la servilité avec la loyauté et l’injure avec le débat. À court d’arguments, il choisit la calomnie. Mais l’histoire a toujours fini par sanctionner ceux qui gouvernent par la haine et l’invective.
En traitant l’ancien Président de “chef de gang”, il ne fait que révéler ses propres limites : un esprit étriqué, incapable d’élever le débat, préférant les insultes de bas étage à l’élégance républicaine.
Pourtant, on ne gouverne pas une nation avec des slogans et des imprécations, encore moins en s’érigeant en censeur d’un passé qu’il ne maîtrise pas.
Au lieu de se perdre dans des diatribes indignes de sa fonction, Sarre aurait mieux fait de justifier sa place dans un gouvernement où l’efficacité reste un mirage.
Mais quand l’incompétence rencontre la suffisance, cela donne le spectacle affligeant d’un ministre devenu commentateur de caniveau, plus préoccupé par l’anathème que par la gestion des affaires publiques.
Il est temps que ceux qui prétendent parler au nom du peuple sénégalais retrouvent le sens de la responsabilité et de la retenue.
Car la République n’a que faire de ses bigots aveuglés par leur propre zèle ; elle a besoin d’hommes d’État, pas de fanatiques galeux
Bassirou Kébé