Le 21 avril 2025, à 7 h 35, le monde a perdu une figure emblématique de l’Église catholique. Le pape François, de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, s’est éteint au Vatican à l’âge de 88 ans, terrassé par un AVC, après avoir longuement combattu une sévère pneumonie. Son décès marque la fin d’un pontificat de douze années qui aura bouleversé les codes, défié les traditions et tenté de recentrer l’Église sur son cœur battant : les pauvres, les exclus, les oubliés.
Un pontife inattendu et révolutionnaire
Élu pape le 13 mars 2013, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio fut une surprise pour beaucoup. Premier pape non européen depuis plus de mille ans, il prend le nom de François, en hommage à François d’Assise, symbole de simplicité, de dépouillement et de fraternité. Ce choix annonçait une volonté claire de rupture avec les fastes du Vatican.
Petit-fils d’immigrés italiens, né dans un quartier populaire de Buenos Aires, chimiste de formation, il sent l’appel de Dieu à l’âge de 17 ans. Il entre alors dans la Compagnie de Jésus, devient supérieur des jésuites argentins à 36 ans, puis cardinal en 2001, sans jamais se fondre totalement dans les rouages politiques de la Curie romaine.
Un pasteur proche du peuple
Le pape François a marqué les esprits par son franc-parler, sa simplicité, et sa proximité avec les plus démunis. Il dénonça les dérives du néolibéralisme, défendit les migrants, les prisonniers, les sans-abris, et insista sur une Église « hôpital de campagne » tournée vers les périphéries plutôt que vers les puissants.
En 2023, lors de sa visite à Marseille, il déclarait : « Je viens à Marseille, pas en France », montrant que sa mission n’était pas diplomatique, mais pastorale. Cette vision, souvent incomprise et parfois rejetée au sein même de l’Église, lui valut autant d’adhésion que d’opposition.
Un réformateur parfois isolé
S’il fut salué pour son style direct et son rejet des apparats, son pontificat fut aussi marqué par des tensions internes. Face aux conservatismes, François a parfois semblé seul. Malgré cela, il a tenté d’ouvrir des débats, de réformer en douceur, et d’instaurer une culture de transparence face aux scandales qui ont secoué l’Église.
Un dernier souffle… un dernier message
Affaibli depuis plusieurs mois, François avait surpris les fidèles en apparaissant une dernière fois le dimanche de Pâques 2025. Épuisé, la voix tremblante, il a tenu néanmoins , fidèle à lui-même, pour livrer un ultime message. Dans un geste bouleversant, il a béni les fidèles réunis sur la place Saint-Pierre, tel un pasteur donnant une dernière parole à ses disciples.
Ce fut, sans doute, sa façon de leur dire adieu.