Va-t-on vers de nouvelles arrestations dans l’affaire Farba Ngom, Tahirou Sarr et consorts, déjà en détention ? Tout porte à le croire. Selon Walf Quotidien, citant des sources judiciaires, le procureur de la République adjoint près le parquet financier aurait saisi le juge d’instruction pour lui demander d’inculper et de placer sous mandat de dépôt plusieurs personnalités : Cheikh Tidiane Seck, Ibrahima Bâ (fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ), Babacar Niang, Samuel Amète Sarr, Mamadou Sy, Wally Seck et Saliou Sylla.
D’après les informations obtenues par Walf Quotidien, cette affaire, qui implique déjà Farba Ngom et Tahirou Sarr, serait loin d’avoir livré tous ses secrets. Les sources proches du dossier évoquent une procédure complexe et encore incomplète qui pourrait aboutir à l’implication d’autres figures politiques ou économiques. Le réquisitoire du parquet financier viserait également « toutes les personnes morales associées à Amadou Macky Sall », soupçonnées d’avoir pris part à des transactions douteuses et à un réseau structuré de blanchiment de capitaux.
Toujours selon Walf Quotidien, les charges évoquées dans ce nouveau tournant judiciaire seraient graves : « association de malfaiteurs en bande organisée » et « blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé ». Le parquet aurait requis le placement sous mandat de dépôt pour l’ensemble des individus cités, ainsi que la mise en place de mesures conservatoires sur les biens déjà identifiés.
Cette nouvelle salve judiciaire serait consécutive à l’analyse d’un rapport complémentaire de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), document reçu au parquet du Pôle judiciaire financier (PJF) à la fin du mois de mars dernier. Walf Quotidien souligne que ce rapport aurait déjà permis l’incarcération de Farba Ngom et de ses présumés complices. L’exploitation du document aurait mis à jour un système financier extrêmement complexe, reposant sur des personnalités politiquement exposées, des entités juridiques multiples et des mouvements de fonds jugés massifs et suspects.
Toujours d’après Walf Quotidien, le nom d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, figurerait en bonne place parmi les personnes soupçonnées. Plusieurs membres de son entourage familial et professionnel pourraient aussi être impliqués dans des opérations de transfert ou de blanchiment de fonds illicites.
Saliou Sylla, fondateur de l’entreprise « Ets Saliou Sylla », jouerait un rôle central dans les transactions suspectes. Walf Quotidien rapporte qu’il serait accusé d’avoir effectué des retraits de chèques non justifiés à hauteur de 5,597 milliards de francs CFA. Ces montants auraient transité par diverses sociétés-écrans ou comptes personnels, sans explication économique valable.
Le fils d’Amadou Bâ, Ibrahima, serait quant à lui mis en cause via plusieurs sociétés de façade, notamment la « Sci-Cts », gérée par Cheikh Tidiane Seck, ancien chauffeur de son père. Walf Quotidien indique que Bâ fils aurait détenu 30 % des parts de cette société, lesquelles auraient été financées par la vente, en 2022, d’un terrain à Ouakam à un certain Francisco Dimir Nhaga, pour un montant de 400 millions de francs CFA.
Le rapport de la Centif met également en cause l’ancien ministre Samuel Amète Sarr, déjà en détention dans une autre affaire. D’après Walf Quotidien, il serait impliqué dans des transferts douteux, dont un chèque d’un montant de 200 millions de francs CFA. L’implication de Babacar Niang est aussi soulignée : il serait le principal gestionnaire des comptes bancaires de la « Sci-Cts » et de la « Sts Sarl ».
S’agissant de Wally Seck, Walf Quotidien rapporte qu’il pourrait être inculpé pour sa supposée participation à ces circuits financiers opaques. Son nom serait cité à plusieurs reprises dans les documents transmis au juge d’instruction, et il pourrait être concerné par les mandats de dépôt réclamés. Si les faits étaient avérés, l’artiste risquerait de voir son image publique sérieusement écornée, même si son entourage aurait commencé à préparer une défense axée sur la présomption d’innocence.