La Plateforme des Acteurs Non Étatiques, les coalitions de recherche du Rapport Africain Sur l’Afrique (RASA), Sen MESURE, le Conseil National de la Jeunesse (CNJS) et le Cadre de concertation pour le respect et la préservation des droits des femmes, réunis au sein de l’initiative citoyenne DIISSOO, ont fait face à la presse cet après midi de ce jeudi 17 juillet pour livrer l’évaluation du Dialogue national sur le système politique, tenu du 28 mai au 04 juin 2025, mais aussi faire le bilan et les perspectives de la société civile.
Malgré les propositions et une participation active, la thématique essentielle de la refondation a été écartée dès les termes de référence, réduisant le dialogue à des ajustements techniques du système électoral.
Ainsi, trois blocages majeurs ont été identifiés:
-Un cadrage restrictif du débat.
Le périmètre du dialogue a volontairement évacué les questions de fonds relatives à la refondation de l’État. Les propositions de la société civile visant à élargir le débat aux réformes structurelles de la gouvernance ont été ignorées.
-Une représentativité déséquilibrée.
Le dialogue a été dominé par les acteurs politiques, reléguant les voix citoyennes, féminines, jeunes et territoriales à la marge. Le format a davantage ressemblé à un tête-à-tête entre partis qu’à un véritable processus inclusif.
-Un faible niveau de consensus sur les enjeux démocratiques.
Si des accords ont émergé sur certains points techniques, les sujets fondamentaux , justice, libertés, droits humains, démocratie participative , n’ont donné lieu à aucun consensus solide, accentuant le sentiment d’un retour au ‹‹statu quo.››
La société civile par la voix de l’initiative citoyenne Diissoo adresse les demandes claires
-Relancer les points non résolus du Dialogue national, dans une seconde phase élargie, inclusive et centrée sur la refondation de l’État et des institutions.
-Intégrer pleinement les propositions structurantes de la société civile, notamment sur l’indépendance de la justice, la parité réelle, l’inclusion des jeunes, des femmes et des territoires.
-Garantir une gouvernance inclusive et transparente, en renforçant l’État de droit, les contre-pouvoirs et les mécanismes de démocratie directe.
La société civile reste convaincue que le dialogue est indispensable à la santé de notre démocratie. Toutefois, pour être utile, il doit être sincère, inclusif et transformateur.
‹‹ Nous ne souhaitons plus être sollicités pour “légitimer des processus déjà verrouillés”, mais pour construire l’avenir de notre nation.››
B.S