L’intersyndicale des délégués du personnel du Consortium d’entreprises (CDE) a tiré la sonnette d’alarme lors d’un point de presse tenu ce mercredi 10 septembre 2025 à Dakar. À travers une déclaration forte, lue par Amath Diop, président du collège des délégués, les représentants syndicaux ont exprimé leur profonde inquiétude face à l’avenir incertain de l’entreprise, emblème du BTP sénégalais depuis sa création en 1967.
Malgré un contexte économique étouffé par la baisse d’activité et l’accumulation de cinq à six mois d’arriérés de salaires, les délégués saluent le refus de la Direction Générale de procéder à des licenciements économiques. Un choix qualifié de courageux, dans un climat social pourtant fragilisé.
La cause principale de cette situation ? Le non-paiement des créances de l’État envers CDE, combiné à une réduction drastique de ses marchés, aujourd’hui en dessous de 20 milliards de FCFA de chiffre d’affaires, contre 50 milliards en 2017. Une chute vertigineuse qui met en péril plus de 2 000 emplois directs.
L’intersyndicale dénonce par ailleurs une préférence systématique donnée aux entreprises étrangères dans l’attribution des marchés publics, au détriment des sociétés nationales pourtant compétentes. Elle appelle à un accès équitable aux chantiers pour relancer une entreprise qui a su, par le passé, s’imposer au Sénégal, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et au Moyen-Orient.
« Sauvons CDE, c’est sauver des milliers d’emplois », martèlent les délégués, appelant le gouvernement à apurer la dette, mais surtout à offrir de nouveaux chantiers à cette entreprise pionnière, véritable fierté nationale.