Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) et de l’ASAS/And Guesseum, Mballo Dia THIAM, a interpellé le chef du gouvernement sur ce qu’il appelle la marginalisation de l’Action sociale dans les politiques publiques nationales. Selon lui, « l’histoire retiendra que les retards dans le développement social du Sénégal ne sont pas dus à un défaut de texte ou de bonnes intentions, mais à une instabilité institutionnelle chronique, à des chevauchements administratifs et à une absence de moyens accordés à l’Action sociale ».
Dans une lettre rendue publique, le syndicaliste rappelle que les Assises nationales de 2008 ont balisé la voie en actant « l’autonomisation des bénéficiaires, lois d’orientation sociale et familiale, fonds pour les personnes handicapées, ratification de la charte nationale ».
Cependant, quatorze ans après, le bilan reste sans appel : seulement 100 000 personnes handicapées sur 2,7 millions ont accès à la carte d’égalité des chances. Cette situation est causée par la séparation entre Santé et Action sociale.
« Cette fragmentation institutionnelle nuit gravement à l’intégration des déterminants sociaux dans les politiques de santé, fragilise les couches vulnérables et retarde l’effectivité des droits sociaux fondamentaux. L’expérience a montré que les centres de promotion et de réinsertion sociale, laissés sans moyens et ressources humaines qualifiés, sont devenus des parents pauvres du système, alors qu’ils auraient dû jouer un rôle de proximité comparable à celui des districts sanitaires », déclare-t-il.
Pour Mballo Dia THIAM, « l’Action sociale ne peut être un appendice du ministère de la Famille alors que les enfants et les femmes, personnes âgées et handicapées en sont les cibles majeures. Elle mérite un ministère transversal, des moyens adéquats et un leadership fort ».
Par cette interpellation, le syndicaliste appelle à une refonte en profondeur de l’architecture administrative et à un engagement financier plus robuste pour que l’action sociale retrouve sa place centrale dans le développement humain du Sénégal.