Au Sénégal, société civile et militants politiques étaient main dans la main vendredi pour critiquer le bilan des dix-huit premiers mois du pouvoir et dénoncer la multiplication de ce qu’ils appellent les prisonniers politiques.
«Sonko dégage» s’affiche sur les tee-shirts des manifestants. Plusieurs centaines de personnes crient «Sonko dictateur» dans les rues de Dakar ce vendredi.
Dix-huit mois après l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko , la déception est immense. «Ils nous ont dit quand ils ont pris le pouvoir qu’avant deux mois il y aura du travail. Mais depuis qu’ils sont là, rien», tance une manifestante.
La foule dénonce un pouvoir autoritaire et réclame la libération de personnalités qu’elle qualifie de prisonniers politiques. Parmi elles, des proches de l’ancien président Macky Sall , accusés de détournements de fonds, comme Farba Ngom, maire des Agnams, derrière les barreaux depuis plusieurs mois. «Nous réclamons la libération de Farba Ngom et l’ensemble des détenus politiques, y compris Mansour Faye ou Lat Diop et l’ensemble des autres emprisonnés».
Dans le cortège, l’opposition veut afficher un front uni. Des figures de l’APR, le parti de Macky Sall, marchent aux côtés d’anciens rivaux, à l’image de Thierno Alassane Sall.«L’opposition va s’unir à travers ça. Là, je marche avec Abdou Mbow de l’APR, je n’avais jamais songé marcher un jour à ses côtés, mais on est ensemble. Le passé, c’est le passé. On doit construire l’avenir ensemble car seul, on ne peut pas le faire», estime-t-il.
Le mouvement qui s’est baptisé Rappel à l’ordre appelle tous les Sénégalais à faire bloc derrière lui.