Devant la presse, l’avocat Me Olivier Sur, a affirmé que le rapport de l’Inspection générale des Finances aurait été déposé hors délai, en violation de la loi de 2012. Quant au rapport de la Cour des comptes, il soutient qu’il n’a pas été signé par l’Assemblée plénière, ce qui remettrait en cause sa validité juridique. Enfin, le rapport Mazars, censé provenir d’un audit indépendant, “n’a jamais été communiqué à la défense ni aux médias”.
“Vous venez ici à ce point presse pour parler d’un dossier, d’un sujet qu’on vous a présenté sous un titre qui claque, le titre de la dette cachée. Et moi, je vais me permettre de vous dire que le vrai sujet, c’est celui des rapports cachés. Les rapports cachés qui disent que la dette était cachée,” a déclaré Me Sur, inversant ainsi la perspective du débat public.
Lors de cette conférence de presse de ce jeudi 23 octobre, le collectif d’avocats a dénoncé l’opacité des rapports qui serviraient de fondement aux accusations contre leur client, tout en défendant la gestion économique de l’ancien chef de l’État.
Au-delà de l’inaccessibilité des rapports, l’avocat a soulevé plusieurs questions de forme qui, selon lui, pourraient fragiliser la fiabilité de ces documents. Concernant le rapport de l’inspection des finances, il a relevé qu’il aurait été déposé six mois après la prise de pouvoir de la nouvelle administration, alors que la loi de 2012 exigeait un délai de trois mois.
“Le respect de la forme est la garantie du fond et de son intégrité,” a-t-il rappelé.
Quant au rapport Mazar, il s’est interrogé sur les conditions de sélection du cabinet d’audit : “Est-ce qu’un appel d’offre a été soumis pour que les principaux cabinets d’audit mondiaux indépendants comme on dit puissent soumissionner ? On sait pas s’il y a eu un appel d’offre. Probablement non, parce que sinon on nous le dirait et on le saurait.”
Me Sur a mis en garde contre le danger de “faire des procès aux prédécesseurs” au détriment du développement économique du pays.
“Ce qui est important, c’est de respecter les anciens. C’est comme construire une maison, nouvelle administration, nouveau président, nouveau suffrage universel qu’on respecte tous, mais il rajoute un étage et il faudrait pas qu’en rajoutant cet étage, on veuille démolir l’étage du dessous ou les fondations parce qu’alors tout s’écoulerait.”
L’avocat a réitéré qu'”il n’y a pas de problème de dette cachée au Sénégal” mais plutôt des “rapports cachés” et des “mauvaises lunettes de lecture” de la situation économique. Il a appelé à un rassemblement autour de faits “juridiques, factuels et comptables” pour avancer dans l’intérêt du pays.


