De graves irrégularités financières et contractuelles ont été découvert dans le Projet d’appui structurel à la stratégie d’aménagement numérique du territoire, un marché estimé à près de 50 milliards de francs CFA. Selon les audits techniques 2023 de l’ARCOP, de multiples dysfonctionnements entourent l’offre spontanée ayant conduit à un contrat entre SENUM et l’entreprise Liteyca SL, suivi d’un ordre de démarrage signé le 15 janvier 2019 et de deux avenants.
Les auditeurs signalent que « le projet souffre d’un important retard et est à l’arrêt », avant de recommander « une étude plus approfondie afin d’apprécier le caractère raisonnable du coût du contrat ». Ils relèvent des prix jugés élevés, sans sous-détails des prix unitaires. Le POP est facturé à 93.326.282 francs CFA l’unité, tandis que la fibre optique atteint 18.695 francs CFA le mètre linéaire.
Selon Libération, les fonds destinés aux frais de gestion et de supervision ont été intégralement payés en début de projet pour un montant de 4.553.438.738 francs CFA, « sans aucune assurance sur leur utilisation », créant un risque élevé de détournement d’objectifs. En dépit des retards accumulés, les pénalités contractuelles estimées à 5.000.083.836 francs CFA n’ont pas été appliquées.
Les auditeurs pointent également une anomalie de taille : « l’ordre de service de démarrage ainsi que les factures de décomptes sont signés par Liteyca Sénégal alors que l’entreprise contractante est Liteyca SL, basée en Espagne ». Aucun mandat permettant à la filiale sénégalaise d’agir pour le compte de la société mère n’a été fourni, créant « une irrégularité », selon les termes de l’audit.
Enfin, l’ARCOP constate qu’aucune retenue de garantie n’a été appliquée sur les factures des trois premiers décomptes, en contradiction avec les dispositions contractuelles normalement prévues dans ce type de projet stratégique, indique le journal.


