Le tribunal correctionnel de Dakar a condamné Fatou Kiné Cissé, entrepreneure et directrice de la société Tahar Projects, à un an de prison ferme pour diffusion de fausses nouvelle, selon les Échos. Le parquet avait pourtant requis six mois ferme, mais le juge a décidé d’alourdir la peine, estimant que les propos tenus par la prévenue portaient gravement atteinte à la stabilité de l’État.
À l’origine de cette condamnation : une vidéo devenue virale dans laquelle Fatou Kiné Cissé évoquait une supposée menace sur la sécurité du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Elle y critiquait la nomination d’un haut gradé réputé proche de l’ancien président Macky Sall, laissant entendre que ce choix pouvait compromettre la sécurité des nouvelles autorités.
Lors de l’audience du 17 juillet 2025, la prévenue, en détention provisoire depuis avril, a reconnu être l’auteure de la vidéo, tout en affirmant qu’il s’agissait d’un « avis personnel » exprimé dans un contexte géopolitique tendu. Elle a présenté ses excuses publiques :
« Je n’ai voulu offenser personne. Si j’avais su que mes propos auraient de telles répercussions, je me serais abstenue. »
Son avocat, Me Michel Mahecor Diouf, a annoncé son intention d’interjeter appel et d’introduire une demande de liberté provisoire. La défense estime que la condamnation est disproportionnée et que les propos relèvent de la liberté d’expression dans un débat public sur la gouvernance sécuritaire.