Le Groupe Secteur Privé et Développement (GSPD) et le Conseil National des Dirigeants d’Entreprises du Sénégal (CNDES), ont tenu une conférence de presse ce mercredi 30 juillet 2025, Il a été question du contentieux opposant M. Khadim Bâ, administrateur de sociétés actuellement détenu à Rebeuss, à l’administration des Douanes.
Incriminé et poursuivi pour infractions douanières sur la réglementation des changes, Khadim Ba le directeur de Locafrique est encore dans les liens de la détention. Mais le Conseil national des dirigeants d’entreprises du Sénégal (Cndes) et le groupe secteur privé de développement (Gspd) manœuvrent pour le tirer d’affaires, suite au contentieux qui l’oppose à l’administration des Douanes. En conférence de presse ce mercredi, le Président de la structure privée, Birane Yaya Wane, et ses camarades ont rendu public un mémorandum qui bat en brèche les arguments dressés contre l’administrateur de sociétés, et en appelle à une requalification des délits pour être en phase avec les lois et règlements en vigueur, notamment par rapport au Code des Douanes.
Au cœur des débats, le mémorandum présenté par les organisations patronales fustige les accusations de délits d’importation sans déclaration et de délit de change portées contre M. Khadim BA. « Nous avons analysé les procès-verbaux de constat et il est clair que la Douane n’a pas fait son travail de recherche de preuves matérielles », a martelé le Président WANE.
Le mémorandum souligne que les importations de fuel incriminées, réalisées par la Société Africaine de Raffinage (SAR) pour son compte et celui de la SENELEC, étaient soumises à des formalités spécifiques (Loi 98-31 du 14 avril 1998) et que toutes ces formalités ont été dûment accomplies. En conséquence, l’article 21-2 du Code des Douanes stipule que la marchandise n’est pas prohibée si les formalités sont respectées, rendant la qualification de « délit d’importation sans déclaration de marchandises prohibées » inapplicable.
Concernant les fausses attestations de change fournies à la BNDE, le mémorandum reconnaît une « ignorance de la procédure de dédouanement » de la part de M. BA, mais assure que ces documents n’ont eu aucune incidence sur les transactions. Il est rappelé que tous les paiements ont été effectués en CFA avec l’autorisation de la BCEAO, et que l’ancien Directeur de la BCEAO-Sénégal, M. Alamine Lô, pourrait témoigner.
Le mémorandum souligne également que les accusations de la Douane ne reposent pas sur des faits matériels, et que les procès-verbaux sont « presque écrits et rédigés au conditionnel ». Un rapport d’expert désigné par le juge est même cité comme disculpant M. Khadim BA, révélant la « légèreté » du travail des agents des douanes.
A ce titre, Birane Yaya Wane a sollicité l’intervention des plus hautes du pays pour la libération du patron de Locafrique, qui est membre de son organisation. « Je suis membre de la Chambre consulaire de l’UEMOA, j’ai le droit aujourd’hui, à l’échelle communautaire dans les huit pays de l’UEMOA, de secourir, de venir en aide, d’assister tout acteur économique qui se trouve dans les liens de détention. Khadim Bâ ne mérite pas aujourd’hui la prison. Aujourd’hui, on ne voit dans aucun pays en Afrique, un acteur économique de premier plan, un acteur économique opérationnel croupir en prison sur des faits qu’on ne peut pas lui reprocher, sur des faits que la douane sénégalaise ne peut pas le mettre en prison », a-t-il lancé. Avant d’interpeller les hautes autorités du pays.
Les organisations ont conclu en affirmant que cette affaire, si elle n’est pas traitée avec la rigueur juridique nécessaire, pourrait envoyer un signal négatif au secteur privé et aux investisseurs. Elles exigent la libération immédiate de Monsieur Khadim BA et l’application stricte des textes de loi.
B.S