Rebeuss, Badara Gadiaga ne cesse de gagner en stature. Devenu le détenu le plus sollicité du pays, il reçoit un nombre impressionnant de visites, au point que seules les personnes de sa famille peuvent désormais le voir. Si l’objectif était de le réduire au silence, sa détention est en train de forger, à l’abri des projecteurs, une figure politique d’envergure. Souvent, la prison ne brise pas les voix libres ; elle les façonne ! Elle polit l’homme politique, le journaliste ou tout citoyen dont la liberté d’expression dérange.
À la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Rebeuss, un phénomène sans précédent est en train de se produire. Depuis son incarcération, Badara Gadiaga, chroniqueur au verbe tranchant et à la popularité grandissante, attire une foule sans commune mesure. Il est aujourd’hui, et de loin, le prisonnier le plus sollicité du Sénégal. Jamais un détenu n’a reçu autant de visites en si peu de temps. Le nom de Badara Gadiaga résonne désormais bien au-delà des murs de sa cellule. Un monstre politique est né !
Selon des informations recueillies par « Le Dakarois Quotidien », les visiteurs se pressent chaque jour aux portes de la prison de Reubeuss, venant des quatre coins du pays, mais aussi de l’étranger. Des États-Unis d’Amérique jusqu’aux régions les plus reculées du Sénégal, tous veulent apercevoir, saluer ou, simplement, témoigner leur soutien à celui qui, en quelques jours, est devenu une véritable icône. Face à l’affluence record, l’administration pénitentiaire a dû prendre des mesures drastiques. Selon notre source, seuls les membres de sa famille proche sont désormais autorisés à lui rendre visite. Une restriction rendue nécessaire tant la liste d’attente s’allonge chaque jour.
Sans doute fatigué par cette effervescence permanente, Badara Gadiaga peine même à trouver un moment de répit. Le flot continu de demandes de visites, courriers, et messages de solidarité laisse peu de place à l’intimité ou au repos. Pourtant, loin de l’affaiblir, cette situation semble le propulser encore davantage sous les projecteurs. Loin de tomber dans l’oubli comme certains l’espéraient peut-être, le chroniqueur de Jakaarlo Bi s’impose peu à peu comme l’une des figures les plus marquantes de cette période post-alternance.
En effet, les signes ne trompent pas. Lors de sa simple convocation à la Division Spéciale de la Cybersécurité (DSC), des centaines de personnes avaient spontanément afflué pour le soutenir. Une scène qui rappelle les grandes mobilisations populaires, mais qui, depuis l’arrivée au pouvoir du tandem Diomaye–Sonko, n’a même pas été égalée par les rares marches autorisées.
Ce que l’on observe aujourd’hui à Reubeuss dépasse le cadre carcéral. C’est un fait politique majeur. L’arrestation de Badara Gadiaga, loin d’éteindre sa voix, a réveillé une dynamique inédite. Il cristallise frustrations, espoirs et admiration. Loin des partis traditionnels, doctrines et appareils politiques, c’est dans l’univers carcéral que semble s’écrire une nouvelle page de l’engagement populaire.
Badara Gadiaga qui ose dire, sans écart de langage, ce que bon nombre de ses concitoyens pensent, n’est plus simplement un chroniqueur emprisonné. Il est devenu un symbole. Et dans ce tumulte de soutien populaire, un constat s’impose : un monstre politique est bel et bien né !