Le Collectif des anciens militaires invalides du Sénégal a tenu une conférence de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie d’ « injustice flagrante » dans la gestion des fonds de la campagne de solidarité « Dello Njukkeul », initiée par le chef d’état-major général des armées. Koutaye FALL, président du collectif, a exprimé l’amertume des anciens combattants blessés en service, estimant avoir été « marginalisés » dans la distribution des 600 millions de francs CFA collectés.
A l’en croire, cette campagne, lancée au nom de la solidarité nationale, devait initialement financer des projets structurants au profit des quelque 6 000 militaires invalides recensés. Pourtant, seuls 130 grands blessés auraient bénéficié d’une aide individuelle de 1 million de francs CFA, laissant de côté la majorité des concernés.
« Nous avons consacré notre vie au service de la Nation, certains d’entre nous ont perdu leur autonomie, leur famille, leurs moyens de subsistance. Cette campagne a été menée en notre nom, sans distinction, et nous n’avons pas été associés à la décision de limiter les bénéficiaires », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, le collectif en appelle à l’intervention directe du président de la République pour garantir un traitement équitable. Il exige le versement de 2 millions de francs CFA à chaque invalide, prélevés sur les ressources du fonds OPEX (Opérations extérieures). Par ailleurs, les anciens militaires invalides pointent du doigt le versement « illégal » d’une allocation mensuelle de 100 000 francs CFA attribuée à certains colonels retraités depuis 2021 par l’intendance des armées, une dépense qui, selon eux, ne figure dans aucune loi de finances.
« On nous tue, mais on ne nous déshonore pas. Le peuple sénégalais nous doit reconnaissance », a lancé Koutaye FALL, insistant sur le principe de solidarité qui ne devrait pas, selon lui, reposer sur « l’exclusion ou l’injustice ». Le collectif réclame davantage de transparence et une redistribution plus juste des fonds destinés à ceux qui ont servi et souffert pour la Nation.