Ce 28 janvier 2025, le Ministre des Forces Armées, Birame Diop a présidée la cérémonie d’ouverture de l’Atelier Régional de Formation sur la Protection des Biens Culturels. Une formation coorganisée par le Ministère des Forces Armées et l’Unesco une formation civil et militaire certifiée sur la protection des Biens culturels au titre de la Convention de la Haye de 1954. Un atelier régionale destiné au personnel militaire et aux professionnels du patrimoines de 08 pays d’Afrique.

Dans son allocution, le Ministre des Forces Armées Birame Diop tient à préciser que Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la Convention de La Haye de 1954 et de ses deux Protocoles (1954 et 1999), témoigne de notre engagement collectif à préserver notre patrimoine culturel, bien commun de l’humanité.

Les ravages infligés au patrimoine culturel durant la Seconde Guerre mondiale ont mis en évidence la fragilité et la valeur inestimable de ce bien commun de l’humanité.

Face à l’ampleur des destructions irréversibles subies, la communauté internationale a jugé indispensable d’édicter un cadre juridique solide.

C’est dans ce contexte que la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé a vu le jour en 1954, marquant ainsi une étape décisive dans l’histoire de la sauvegarde du patrimoine.

L’adoption de cet instrument juridique fondamental procède d’une conviction partagée que « les atteintes portées aux biens culturels, à quelque peuple qu’ils appartiennent, constituent des atteintes au patrimoine culturel de l’humanité entière, étant donné que chaque peuple apporte sa contribution à la culture mondiale. »

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations unies, dans la Résolution 2347 du 09 juin 2017, considère désormais la protection du patrimoine culturel contre la destruction, le pillage et le trafic illicite comme un enjeu de paix et de sécurité internationale.

Vous conviendrez avec moi que cette préoccupation a une forte résonance sur le continent africain. En effet, celui-ci, et plus particulièrement notre sous-région ouest-africaine, demeure malheureusement confronté à des conflits armés qui, au-delà de leur lourd tribut en vies humaines, engendrent des dommages irréparables à notre patrimoine culturel.

Ces biens, témoins vivants de notre histoire et de nos civilisations, sont bien souvent délibérément visés, dégradés, profanés ou détruits, privant ainsi les générations futures d’un héritage précieux. Les exemples de ces atteintes au patrimoine ne manquent pas.

Qui pourrait oublier la barbarie perpétrée à Tombouctou, en 2012 au cours de laquelle des trésors inestimables, à savoir des manuscrits anciens et des mausolées vieux de plusieurs siècles, ont été méthodiquement détruits, causant une perte incommensurable pour l’humanité.

Selon le Ministre, Ces actes de vandalisme ne sont pas seulement des crimes contre la culture, mais aussi des attaques contre l’identité même des peuples. Ils visent à effacer les traces du passé, à semer la discorde et à entraver le développement de nos sociétés.

Par ailleurs, il convient de souligner que les auteurs des atteintes au patrimoine entretiennent souvent des liens avec des réseaux criminels, voire peuvent servir de relais au financement d’activités menaçant la sécurité nationale, que ce soit le terrorisme ou la criminalité transnationale organisée.

C’est pourquoi, il est urgent et impératif de renforcer la protection de notre patrimoine culturel. Cet atelier, qui vient à la suite de plusieurs initiatives de l’UNESCO dans la région, se veut une étape importante dans cette démarche.

En réunissant ici les acteurs clés de la sauvegarde du patrimoine, nous souhaitons non seulement échanger nos connaissances et nos expériences, mais aussi élaborer des stratégies concrètes pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés en la matière.