Ledakarois221- Par ce verset, « La ikraha fi din » (point de contrainte en religion) du verset 256 de la sourate 2 du Coran, je commence mes propos à titre de contribution venant d’un humble serviteur qui demande solennellement à la communauté musulmane de s’unir afin qu’ensemble nous puissions mener cette grande lutte contre le Covid-19 qui depuis son apparition hante le sommeil des habitants de la planète.
Le Président de la République Macky Sall dans ses séries de mesures prises pour lutter contre le coronavirus a décidé de suspendre toutes les manifestations rassemblant des gens sur toute toute l’étendue du territoire.
Mieux, pour endiguer la propagation du Covid-19, le ministère de l’Intérieur a décidé « à compter de ce vendredi jusqu’à nouvel ordre » la fermeture de toutes les mosquées de Dakar.
Sur ce, les avis divergent entre oulémas et religieux du pays.
Position des Imams ?
La ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal (LIPS) ne semble pas adhérer à cette mesure. Elle a émis des réserves. Imam Dame Ndiaye et ses collaborateurs ne comptent pas surseoir aux 5 prières quotidiennes.
Quant à l’association des imams et oulémas du Sénégal de Imam Oumar Diène « surseoir aux grands rassemblements de personnes pour les prières hebdomadaires du Vendredi et celle quotidiennes dans les mosquées » est un impératif dans le contexte actuel.
Un avis que partage L’Imam Abdallah Cissé de la mosquée Ihsaane à Saint-Louis qui dans un communiqué stipule « En conformité avec les principes de l’Islam et les décisions prises par l’autorité suprême de notre pays, notamment l’interdiction des rassemblements dans les lieux publics, nous informons tous les Musulmans de la suspension jusqu’à nouvel ordre des prières rituelles et de la prière du vendredi à la grande mosquée Ihsaane sise au quartier Sud de Saint-Louis.»
Chez les prêcheurs ?
Iran Ndao dans les colonnes de pressafrik online estime que « l’Islam, ce sont des règles et des principes. Donc, aucune mosquée ne doit être fermée. Dieu a dit dans le Coran que personne ne peut fuir la mort ; Et qu’elle vous croisera partout ». Des propos confirmés par Oustaz ibrahima Fall qui donne l’exemple des personnes qui meurent par accident. Pour nos deux islamologues, cette décision de suspension des prières jusqu’à nouvel ordre ne serait pas conforme aux principes de l’islam.
Qui suivre ?
Je pense que le contexte actuel où l’urgence se trouve dans « Pincez tous vos forces, frappez les moyens , Coronavirus a rugi…
Tueur silencieux
D’un bond il s’est élancé dans le monde,
Dissipant les idées et méthodes de lutte
Afin que règne le Soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir
Debout, frères, voici la communauté musulmane unie pour faire face au Covid-19 »
Donc qui suivre ? A mon humble c’est de se plier à « l’arrêté N°7782, de monsieur le ministre de l’Intérieur, portant interdiction provisoire de manifestations ou rassemblements , et en raison du rythme de progression de la maladie du coronavirus (Covid-19) dans la région, les mosquées sont fermées à partir du 20 mars 2020, jusqu’à nouvel ordre sur l’étendue du territoire régional »
Je ne pense pas que l’Etat nous veut du mal, dans ses prérogatives figure en bonne place la préservation des citoyens et leurs biens et ne jamais oublier que « parce que les institutions sont confrontées à l’émergence de nouveaux acteurs ou au renforcement de la puissance de certains autres, notamment réligieuses, il nous revient d’accompagner l’instauration de cadres de dialogue et de concertation et de souligner le rôle premier de l’État, de ses institutions, seuls en mesure de défendre de façon pérenne l’intérêt public et de bâtir des solidarités élargies » Dans Les Cahiers de la Justice2012/2 (N° 2), pages 7 à 10
Et « tout contrevenant aux dispositions du présent arrêté, sera passible des peines prévues par les lois et règlements en vigueur » poursuit le document.
« La ikraha fi din » (point de contrainte en religion) j’ai dit dès l’entame pour lancer un appel au dialogue afin de combattre ensemble le COVID-19. In fine, sachons que chacun a également le devoir de renseigner et d’informer sur les réalités de sa religion, mais les débats religieux doivent être portés par des personnes archi-compétentes pour nous mener à la source de la bonne information.
Nous sommes tous aujourd’hui dans l’obligation d’agir au service exclusif de la Nation pour faire face à l’ennemi commun. Le monde est en guerre et le Sénégal n’est pas épargné par la furie du COVID-19. Aujourd’hui, autorités administratives et religieuses ont l’obligation de s’unir pour épargner le peuple sénégalais de cette maladie qui est déjà à 47 cas depuis le 02 mars 2020. La fermeture des mosquées au Sénégal comme c’est d’ailleurs le cas à la Mecque et dans plusieurs autres pays musulmans, relève d’une disposition pour protéger et éviter la propagation du Coronavirus.
Nous sommes donc dans l’obligation de nous unir et suivre à la lettre les recommandations des autorités médicales.
Que Dieu sauve le Sénégal !