Dix ans après le crash du vol de Sénégal Air qui avait coûté la vie à sept personnes en 2015, le Tribunal correctionnel de Dakar a condamné les prévenus, inculpés pour homicide involontaire, à six mois de prison avec sursis. Selon Le Quotidien qui rapporte l’information, le verdict éteint également l’action publique pour Gérard Gabriel DIOP, décédé avant le procès.
Fixé depuis 2021 et reporté à plusieurs reprises, le procès a permis aux familles des victimes de connaître enfin la vérité judiciaire, même si le deuil reste incomplet, les corps n’ayant jamais été retrouvés et l’avion demeurant englouti dans l’Atlantique.
Au début de l’affaire, le Doyen des juges avait inculpé Magaye Marame NDAO, ancien directeur général de l’ANACIM, Mohamed Mansour SY, directeur des Transports aériens à l’ANACIM, El Hadji Mactar DAFF, inspecteur navigabilité, Mamadou SY, chef du département Navigation, et le contrôleur Jacob LÈYE, pour homicide involontaire. Gérard Gabriel DIOP, directeur général de Sénégal Air, et ses quatre collaborateurs avaient également été inculpés, mais sont tous décédés avant le procès.
Le drame s’est produit le 5 septembre 2015 : un avion d’évacuation médicale transportant sept personnes (trois membres d’équipage algériens et congolais, deux infirmiers, un médecin et une patiente française) s’est abîmé en mer alors qu’il effectuait une liaison entre Ouagadougou (Burkina Faso) et Dakar pour une urgence médicale. L’appareil a frôlé un Boeing 737-800 de la compagnie équato-guinéenne CEIBA, qui se rendait à Malabo. Le choc a provoqué une subite dépressurisation, et les passagers se sont évanouis. L’avion, en pilotage automatique, s’est crashé après avoir épuisé ses réserves de kérosène.
Selon le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA), l’avion Hs 125 de Sénégal Air n’avait pas respecté son niveau de vol (FL-340) et n’était pas couvert par le radar au moment du croisement, ce qui explique la collision et le crash. L’épave demeure introuvable, à plus de 90 km des côtes sénégalaises.