La tension est à son comble au sein du groupe Sud Communication, éditeur du Sud Quotidien et de Sud FM. Dans un communiqué incendiaire rendu public ce lundi, le personnel accuse la direction de «gestion catastrophique», avec trois mois d’arriérés de salaires, une violation des statuts de l’entreprise et une dérive autoritaire depuis le décès de Babacar TOURÉ, fondateur du groupe.
Le texte, cosigné par la section syndicale SYNPICS et les délégués du personnel, exige la démission des dirigeants actuels et une réforme urgente.
Le document dresse un tableau accablant : trois mois de salaires non versés, plongeant les employés dans une «extrême vulnérabilité», notamment pendant les fêtes religieuses de Korité et de Tabaski.
Le personnel déplore aussi une gouvernance concentrée entre les mains d’une seule personne, Nfaly SAVANE, dit Vieux et de la directrice de publication Henriette KANDE, accusés de contourner les règles de l’OHADA et les statuts de Sud SARL.
Des subventions de carburant pour le top management tandis que les reporters couvrent les événements en transports précaires cars rapides, faute de véhicules professionnels sont dénoncés. La vente suspecte d’actifs : un pick-up de l’entreprise aurait été cédé à bas prix au responsable administratif et financier, dans un possible «délit d’initié».
La direction est accusée d’avoir tenté de détourner un partenariat avec l’ADPME pour créer une plateforme numérique autonome, au détriment du journal. Le personnel a bloqué cette manœuvre in extremis.
Aucun recrutement de jeunes journalistes, malgré une surcharge de travail, tandis qu’une retraitée perçoit un salaire quatre fois supérieur à celui des reporters.
Face à cette crise, le personnel exige
-la démission immédiate de Nfaly SAVANE et Henriette KANDE pour «incompétence notoire» et «mise en péril de l’héritage» du fondateur.
-un audit indépendant des comptes et un plan de sauvetage impliquant la famille TOURÉ et les associés de Sud SARL.
-le paiement sous 48 heures des arriérés, sois peine de grève et de poursuites judiciaires pour «faute grave» selon l’article L.3245-1 du Code du travail.
Le communiqué rappelle que Sud Quotidien, pionnier de la presse indépendante, risque de disparaître si rien n’est fait. Les employés dénoncent une trahison de l’esprit Sud, hérité de Babacar TOURÉ, qui prônait la responsabilisation des jeunes et l’engagement démocratique.