L’ancien président Macky SALL, a rompu le silence sur les accusations de « dette cachée » formulées par le nouveau gouvernement. Dans une interview exclusive accordée depuis l’étranger, Macky SALL a balayé du revers de la main ces allégations, les qualifiant de « nonsense » et de « impossibles » d’un point de vue institutionnel et financier.
Alors que le nouveau régime invoque cette dette pour justifier la révision de certains programmes nationaux, l’ancien chef d’État a tenu à s’expliquer et à défendre avec fermeté la transparence de sa gestion.
« Une dette publique ne peut pas être cachée »
« J’ai été le premier surpris à entendre parler de dette cachée parce que simplement, c’est un non-sens, » a déclaré Macky SALL. « Une dette publique, on ne peut pas la cacher par définition. »
L’ancien président a insisté sur les mécanismes de contrôle qui rendent une telle dissimulation irréalisable au Sénégal.
« Une dette publique suppose un engagement d’un gouvernement […] c’est une convention financière qui est d’abord autorisée, du moins avec l’avis de la Cour Suprême. »
Il a également rappelé le rôle de l’Assemblée nationale et de la Cour des comptes, qui sont systématiquement informées.
Il a souligné que les emprunts extérieurs, libellés en devises, transitent obligatoirement par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’institution monétaire commune.
« Comment on peut cacher tout cela sans que la surveillance multilatérale des Fonds monétaires qui est permanente ? », a-t-il ajouté.
Selon lui, la dette est publique et traçable, et il se dit, « jamais informé » de l’existence d’une quelconque anomalie durant son mandat.
En contrepoint de ces accusations, Macky SALL a défendu le recours à l’endettement en le justifiant par les résultats obtenus, citant un « développement accéléré » sans précédent :
« Moi, j’ai fait le choix parce que j’avais la confiance des partenaires du Sénégal, qui me faisaient confiance, qui faisaient confiance au Sénégal, et qui nous ont prêté de l’argent pour construire ce développement. »
Il a énuméré des réalisations majeures notamment « l’accélération de l’électrification du Sénégal ; le développement d’infrastructures modernes, évoquant notamment le Train Express Régional (TER) et des systèmes de transport modernes ».
« L’argent a servi à développer le pays, de quoi on parle ? Est-ce qu’on parle du développement accéléré ? » s’est-il interrogé, demandant à comprendre la nature réelle des griefs.
Exigence d’un rapport d’audit
Pour mettre fin au débat, l’ancien chef d’État a exigé la publication des preuves tangibles par le nouveau gouvernement.
« J’attends bien ce rapport dont on me parle. On nous dit, on aimerait bien voir le terme de référence, mais surtout le rapport de l’audit. Là, on ne peut pas discuter, parce qu’on ne sait pas, donc on discute », a-t-il conclut insistant sur le fait que l’incertitude empêche tout débat constructif.