Le Fonds monétaire international hausse le ton. Pas question de débloquer le moindre centime tant que le gouvernement n’aura pas livré la vérité complète sur ses finances.
« Nous attendons que le gouvernement partage avec nous les chiffres finaux ainsi que les principales questions qu’il a identifiées », a déclaré Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, dans un entretien à Reuters. Et d’ajouter, diplomatiquement : « Nous espérons avancer aussi rapidement que possible. Nous restons engagés. »
Mais derrière la formule feutrée, le message est clair : le FMI veut des explications précises sur la dissimulation d’une dette bien plus lourde que celle initialement déclarée pendant un programme actif.
L’institution de Bretton Woods exige de savoir jusqu’où va la falsification et quels stratagèmes ont été utilisés pour tromper ses services. Cette exigence n’est pas anodine. Elle entre dans le cadre des procédures pour misreporting – entendez fausse déclaration volontaire – un manquement grave qui peut avoir des conséquences lourdes.
En fonction de l’évaluation finale, le pays fautif pourrait être sommé de rembourser les montants déjà perçus. Dans certains cas exceptionnels, un effacement est envisageable, mais cela dépendra du niveau de coopération et de la transparence réelle du gouvernement.
En clair : plus de flou, plus de silence, plus de maquillage budgétaire. Le FMI veut des chiffres. Et surtout, des vérités.
PS : La personne qui s’exprime dans la vidéo est Julie Kozack, directrice de la communication du FMI.
Rama Seck Journaliste