Rien d’étonnant qu’en ce mois de novembre 2024, à la veille des élections législatives, la transhumance, qui a des points communs avec le plus vieux métier du monde, soit un sujet de débat qui fait couler beaucoup de salive et d’encre.
Ce qui émeut, c’est sans nul doute la manière cavalière et le moment choisi par certaines personnalités pour faire faux bond à leurs camarades. Se battre bec et ongle pour figurer en bonne place sur une liste électorale et, sans crier gare, rallier le camp adverse, ce n’est point trahir, c’est se trahir soi-même en baissant le masque !
Lors de son passage ce mercredi 13 novembre sur la chaîne Diaspora News TV , Abdoulaye Diouf Sarr a catégoriquement démenti les rumeurs de sa transhumance qui circulaient à son sujet.
En effet, l’ancien ministre de la santé a qualifié la transhumance de “pratique honteuse”.
Réfutant toute intention de changer de camp politique. Pour lui, la transhumance est, à vrai dire, abjecte, parce qu’elle implique, au-delà de la trahison de sa famille politique, un reniement de soi, de ses convictions, surtout d’un idéal auquel aspirait une frange importante de ses concitoyens.
La transhumance politique est la désolante conséquence d’une triste réalité que subit une masse importante de nos concitoyens qui, tâcherons, manœuvres, ouvriers temporaires, artisans, artistes ou hauts fonctionnaires, sont en fait, tous, des góorgóorlu c’est à dire des citoyens laborieux aux revenus précaires, contraints de tirer le diable par la queue dans un pays où le logement, la nourriture, la santé, l’éducation échappent au pouvoir d’achat qui se rétrécit comme peau de chagrin.
C’est la saison de la transhumance. Tel du bétail avide de vertes prairies, les politiques se précipitent, bille en tête, vers le nouveau régime. Ces actes ignobles d’allégeance, d’une incongruité déconcertante, qu’aucune logique politique ne justifie sinon par l’opportunisme pur ou un sauve-qui-peut, pour échapper à la traque des dignitaires de l’ancien régime.
L’ex ministre de la santé a affirmé avec conviction que ses engagements ne sont pas “circonstanciels” et que ses choix sont guidés par des valeurs profondes.
Cette déclaration vient clarifier les spéculations qui le liaient à un éventuel changement de camp
Bénédicte Sagna