La présidente de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan a annoncé vendredi la dissolution du Parlement en amont des élections de 2025, promettant de garantir un scrutin « libre et équitable » bien que le principal parti d’opposition en ait été exclu.
Le pays d’Afrique de l’Est doit élire son président, ses parlementaires et ses représentants locaux en octobre – à une date encore non connue.
« Le gouvernement est tout à fait prêt à garantir que les prochaines élections seront libres et équitables », a déclaré Mme Hassan en concluant vendredi les travaux parlementaires. Conformément à la Constitution, le Parlement devait être dissous pour permettre la tenue des élections. Cette dissolution sera effective le 3 août, a-t-elle dit.
Cette étape marque le début d’un compte à rebours avant le rendez-vous électoral, qui devrait constituer un test démocratique pour ce pays où le parti de Mme Hassan, le CCM, est au pouvoir depuis l’indépendance. En avril, l’organe électoral tanzanien a disqualifié le principal parti d’opposition, le Chadema, après qu’il a refusé de signer un nouveau « code de conduite électoral » qui, selon lui, n’incluait pas les réformes qu’il exige.
Quelques jours plus tôt, son leader Tundu Lissu avait été arrêté pour « trahison », une accusation passible de la peine capitale en Tanzanie.
Faute d’avoir eu accès à ses avocats depuis le début de sa détention, M. Lissu a affirmé le 16 juin qu’il se défendrait désormais lui-même.
L’opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains dénoncent une répression politique de la part du gouvernement de Mme Hassan, qu’ils accusent de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021). En mai, plusieurs défenseurs des droits humains, dont une candidate à la prochaine présidentielle kényane, ont été illégalement expulsés de Tanzanie alors qu’ils venaient assister à une audition de M. Lissu devant la justice.
« Le gouvernement restera vigilant tout au long de cette période afin de faire respecter la loi et de maintenir le calme et la stabilité au niveau national », a ajouté vendredi Mme Hassan.
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