En conférence de presse, les avocats de Farba Ngom tapent sur la table Le dossier judiciaire impliquant Farba Ngom et Tahirou Sarr dans une affaire présumée de blanchiment et de détournement de fonds prend une tournure inattendue. L’avocat Me Baboucar Cissé qui s’est exprimé ce dimanche 12 octobre au nom du pool d’avocats de Farba, a demandé la mainlevée du mandat de dépôt de leur client.Après l’opposition du procureur de la République et la désignation de trois nouveaux professeurs-médecins civils, leur rapport a confirmé le précédent. Ils ont même ajouté que M. Ngom risque une « mort subite ». Malgré ces conclusions médicales unanimes et claires, Me Cissé déplore que la loi (alinéa 2 de l’article 140 du Code de procédure pénale), qui impose la mainlevée du mandat de dépôt lorsque l’état de santé est incompatible avec la détention, soit interprétée de manière erronée. « On nous dit même que les médecins auraient dû dire même dans un centre hospitalier. Mais un centre hospitalier, c’est le milieu carcéral », a contesté l’avocat, réclamant une simple mainlevée du mandat de dépôt et, au besoin, un placement sous contrôle judiciaire pour son client. Il a également critiqué la loi régissant la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qu’il qualifie de « loi scélérate », car elle « viole impunément », le principe du contradictoire. Selon Me Cissé, la procédure correcte aurait été pour le juge d’instruction de demander une enquête préalable à la police ou à la gendarmerie via une délégation judiciaire, avant de placer les personnes sous mandat de dépôt, pour éviter l’emprisonnement préventif sans éléments probants.Me Doudou Ndoye a dénoncé certaines pratiques qu’il qualifie de contraires à la loi et aux droits fondamentaux :« Aujourd’hui, des personnes sont placées sous mandat de dépôt sur la seule base d’un rapport administratif, sans avoir été entendues, ni même informées des accusations portées contre elles. C’est une violation du principe du contradictoire et du droit à la défense », a-t-il regretté.« Dans le réquisitoire introductif du procureur, il est demandé d’incarcérer M. Farba Ngom et de saisir ses biens avant même d’avoir vérifié les faits auprès du Trésor public. Neuf mois après, aucune enquête n’a été menée ni auprès de lui, ni auprès des services compétents », a-t-il révélé.Se référant à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et à la Déclaration universelle des droits de l’homme, Me Ndoye a rappelé que toute personne a le droit d’être entendue et de se défendre avant toute condamnation ou privation de liberté. Les avocats ont dû notamment éclairer l’opinion publique sur les fondements juridiques de leur démarche et les arguments qu’ils déploient dans la défense de leur client.
B.S