Gramsci définit l’intellectuel organique comme étant celui qui défend les intérêts d’un clan. C’est cet intellectuel qui envahit l’espace public sous le manteau de son expertise qu’il met au service d’une organisation. En effet les mouvements révolutionnaires ont besoin d’une théorie pour nourrir leur pratique. C’est la raison pour laquelle toute révolution a donc nécessairement aussi besoin d’intellectuels organiques pour façonner l’opinion.
Antonio Gramsci, théoricien communiste de la première moitié du XXème siècle, nous dit que ce qui définit l’intellectuel organique, c’est moins ce qu’il produit (au sens entendu de théoricien, d’essayiste, de philosophe, etc.) que le rôle actif qu’il joue, consciemment ou inconsciemment, au sein de sa classe sociale et plus généralement au sein de la société.
Ce sont les paroles, les idées, les idéologies qu’il diffuse et transmet dans la vie publique, d’une manière consciente ou non, encore une fois, qui définissent l’intellectuel organique, dont la finalité est en dernière instance de créer une conscience de classe.
On pourrait aisément croire que cette étiquette d’«intellectuel organique» n’est réservée qu’à une élite de philosophes, de savants, déconnectés de la réalité de la vie quotidienne des gens ; qu’il y aurait d’un côté les « intellectuels » et de l’autre les « travailleurs manuels », et que donc tout cela ne nous concerne pas.
Rien n’est plus faux. Tout le monde peut devenir un intellectuel organique. C’est d’ailleurs en pensant de cette manière, à savoir que cela n’est pas fait pour nous, que c’est trop compliqué, que cela ne nous regarde pas, etc, que se perpétue l’état actuel des choses et que se pérennisent
Tout l’enjeu des intellectuels organiques, d’après toujours Gramsci, est de venir influer sur les acteurs, d’orienter les discours, de rendre la lecture et l’analyse accessibles, mais au profit du clan.
Alors, intellectuels organiques, levez-vous!!
Bachir Fofana