La fédération nationale des associations de parents d’élèves du Sénégal (FENAPES) est montée, lundi, au créneau pour dénoncer la gestion financière opaque des établissements scolaires publics par certains chefs d’établissement, pointant du doigt des pratiques illégales qui pénalisent lourdement les familles.
Dans un communiqué tranchant, le bureau exécutif national de la FENAPES fait écho à une note ministérielle du 28 avril 2025 relative au respect des réglementations sur les frais d’inscription, mais souligne l’« extrême gravité de la situation ».
L’organisation affirme que de nombreux chefs d’établissement gèrent les ressources financières dans une « opacité totale », favorisant des « détournements de fonds substantiels », notamment via les droits d’inscription, en violation flagrante des cadres légaux.
La FENAPES souligne des mécanismes de dérives. Elle signale une collusion observée entre proviseurs et intendants dans les lycées, et s’inquiète du risque de dérives dans les collèges, où la prérogative du principal à nommer l’administrateur des crédits aggrave la situation.
Elle déplore également que les acquisitions de blouses et d’uniformes se soient transformées en « sources de profits illicites » pour certains acteurs du système éducatif.
Selon la FENAPES, ces pratiques illégales mènent à une « privatisation insidieuse de l’école publique ».
Malgré un plafonnement des droits d’inscription à 5 000 francs, de nombreux parents sont contraints de débourser entre 20 000 et 35 000 francs pour scolariser leurs enfants.
« Cette stratégie de contournement se manifeste par des coûts additionnels exorbitants : photos facturées à 1 000 francs, 1 000 francs pour s’inscrire à la bibliothèque, un dossier de baccalauréat vendu à 1 000 francs alors qu’il coûte 300 sur le marché, des cotisations parentales oscillant entre 5 000 et 10 000 francs, et des uniformes dont les prix varient de 6 000 à 25 000 francs selon les établissements », peut-on lire.
Ces inspecteurs disposent, selon l’organisation, de tous les leviers pour imposer une gestion « intègre et transparente » et mettre un terme définitif à ces prévarications qui menacent l’équité de l’éducation publique.
Les parents d’élèves, par la voix de la FENAPES, souhaitent « avoir plus de représentants dans les conseils de gestion » afin de pouvoir contrôler les fonds générés par les droits d’inscription.