L’association des photographes, cameramen et laborantins photo du département de Mbour a célébré vendredi la Journée mondiale de la photographie à travers une exposition sur les maux de la société, avec l’ambition de faire revivre ce métier, a cj
Par ce biais, ils ont présenté des images censées traduire des “maux” tels que l’émigration clandestine, la mendicité, les accidents de la route, la famine et d’autres représentations symboliques d’une population “dans le désarroi”.
Sur le mur du nouveau bâtiment en chantier de la mairie de Mbour, les organisateurs ont aussi affiché des photos en couleur et en noir et blanc, pour relater les trajectoires de certains leaders.
Il y a là des images des anciens présidents sénégalais Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, d’autres représentent Nelson Mandela, le père de la nation arc-en-ciel d’Afrique du Sud, mais aussi Mobutu Sese Seko, entre autres.
“Nous avons fait cette exposition pour mieux informer les populations, notamment les jeunes qui n’ont pas eu la chance de connaître certains guides religieux, mais également certains hommes politiques qui ont marqué le Sénégal voire l’Afrique”, a déclaré Abdoulaye Mboup, président de l’association des photographes, cameramen et laborantins photo de Mbour.
“C’est la première fois que l’on célèbre la Journée mondiale de la photographie dans la commune de Mbour. La prochaine fois, on va mieux la préparer en invitant toutes les autorités coutumières, politiques et religieuses”, a-t-il dit.
Abdoulaye Mboup note que “la photographie est un témoignage de l’histoire”, mais ce métier est ’’malheureusement en train de disparaitre à cause du numérique”, ajoute-t-il.
“Les problèmes sont nombreux, surtout avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Nous travaillons avec les appareils argentiques et les pellicules, mais actuellement, c’est le numérique avec les ordinateurs”, a-t-il souligné.
A en croire le président de l’association des photographes, cameramen et laborantins photo du département de Mbour, avec l’avènement du numérique, beaucoup de laboratoires photo ont fermé et de nombreux photographes “sont allés au chômage”.
C’est dans ce sens que les acteurs du secteur ont décidé d’organiser cette journée, “pour faire revivre la photographie parce qu’actuellement les photographes sont très fatigués, ils ne travaillent presque pas à cause du numérique”, se désole-t-il.
“Nous faisons un travail d’information et certains nous marginalisent. Nous sommes des témoins du temps moderne. Nous détectons les maux de la société à travers les images”, a relevé Yula Abdou Aziz Ndiaye, éducateur spécialisé, jugeant “malheureux que les gens n’attachent pas d’importance” à cette profession.
Or, fait-il valoir, les photographes jouent un rôle important dans la bonne marche du pays autant que les politiques et les artistes.
“Il faut que les gens considèrent cela et donne de la valeur à ceux qui incarnent la photographie, surtout au Sénégal (…)’’, a ajouté M. Ndiaye.
L’association sollicite des pouvoirs publics un appui financier pour que les photographes puissent vivre pleinement de leur art.