La récente décision du gouvernement du Sénégal de suspendre le programme national de bourses de sécurité familiale est une mesure qui doit susciter une profonde inquiétude et une vive indignation. Ce programme, conçu pour soutenir les ménages les plus vulnérables de notre société, aurait dû être épargné par les ajustements budgétaires. Sa suspension risque de plonger des milliers de familles dans une précarité encore plus grande, créant ainsi une véritable catastrophe sociale.
- Un programme vital pour les ménages vulnérables :
Les bourses de sécurité familiale ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour des milliers de familles sénégalaises. Ce programme a permis à de nombreux ménages de subvenir à leurs besoins essentiels, tels que l’alimentation, l’éducation des enfants et l’accès aux soins de santé. En ciblant les foyers les plus démunis, il a contribué à réduire les inégalités sociales et à offrir une lueur d’espoir à ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté.
Suspendre ce programme, c’est retirer un filet de sécurité indispensable à des familles déjà fragilisées par des conditions de vie précaires. C’est également compromettre les efforts de lutte contre la pauvreté et les progrès réalisés en matière de développement humain.
- Une mesure injuste et socialement dangereuse :
L’ajustement budgétaire ne devrait jamais se faire au détriment des plus vulnérables. En choisissant de suspendre les bourses de sécurité familiale, le gouvernement envoie un signal inquiétant : celui d’une politique qui privilégie les équilibres financiers au détriment de la justice sociale. Cette décision risque d’aggraver les inégalités et de creuser davantage le fossé entre les riches et les pauvres.
Les conséquences sociales de cette suspension seront désastreuses. Des familles entières risquent de sombrer dans une pauvreté encore plus profonde, avec des répercussions directes sur la scolarisation des enfants, la santé des populations et la cohésion sociale. Cette mesure pourrait également alimenter un sentiment de frustration et de désespoir parmi les citoyens, menaçant ainsi la stabilité sociale du pays.
3- Les alternatives à la suspension/suppression
Il est fort utile de rappeler que des alternatives existent pour réduire les dépenses publiques sans sacrifier les programmes sociaux essentiels. Le gouvernement pourrait, par exemple, revoir les dépenses non prioritaires, réduire le train de vie de l’État en dégraissant la Présidence de la République, la primature, l’Assemblée nationale pour ne concéder que les charges incompressibles ou encore renforcer la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale. Ces mesures permettraient de dégager des ressources tout en préservant les acquis sociaux.
J’appelle le gouvernement à reconsidérer cette décision et à rétablir le programme national de bourses de sécurité familiale. Il en va de la dignité et du bien-être de milliers de familles sénégalaises. Les politiques publiques doivent être guidées par un souci de justice sociale et de solidarité, en plaçant les besoins des plus vulnérables au cœur des priorités.
En cette période de défis économiques, il est crucial de protéger les programmes qui incarnent l’engagement de l’État envers ses citoyens les plus fragiles. La suspension des bourses de sécurité familiale n’est pas seulement une erreur politique, c’est une atteinte aux principes fondamentaux de solidarité et de justice sociale.