Lors d’un point de presse tenu ce vendredi à Dakar, le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale (CDCN) a exprimé sa vive inquiétude et sa déception suite à la libération de Mme Ngoné Saliou Diop, intervenue après son audition par la Division Spéciale de la Cybercriminalité (DSC).
« Nous avons appris avec surprise et profonde déception cette décision, qui intervient malgré la gravité des propos tenus publiquement à l’encontre de la communauté foulbé », a déclaré Djibril Diaw, porte-parole du collectif. Selon lui, cette libération paraît « injustifiée et contraire aux principes d’égalité devant la loi ».
Le collectif soulève ainsi de sérieuses interrogations sur la volonté réelle des autorités à protéger la cohésion nationale et à respecter la dignité de chaque citoyen, quelle que soit son origine. M. Diaw a rappelé que le procureur de la République ne s’était pas autosaisi dans des cas similaires, à savoir lorsque, en mars 2025, un journaliste sénégalais avait faussement accusé la communauté foulbé de vouloir prendre la tête de certains États de la sous-région, ou encore en septembre 2025, lorsqu’un ressortissant sénégalais avait proféré des injures et appelé à l’extermination des foulbés.
« Comment comprendre qu’en 2025, dans un État de droit, de tels propos soient banalisés et que la justice ferme les yeux sur des actes attentatoires à l’unité nationale ? » s’est interrogé le porte-parole du CDCN.
Face à cette situation, le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale exige officiellement la communication complète de la motivation juridique ayant conduit à la libération de Mme Ngoné Saliou Diop. Il interpelle directement le ministre de la Justice et le procureur de la République sur la nécessité absolue de garantir l’égalité de tous devant la loi, sans exception.
Le CDCN réclame en outre l’ouverture d’une procédure d’information transparente et crédible pour éclairer l’opinion publique sur les critères ayant justifié cette décision. Il avertit que toute complaisance dans la gestion de ce dossier pourrait créer un dangereux précédent dans la lutte contre les discours haineux et discriminatoires.
B.S