Transparence financière, pressions sur la justice, licenciements politiques : Le député n’a épargné aucun sujet lors de sa conférence de presse ce mardi 15 avril, exigeant notamment des explications de la part du gouvernement d’Ousmane Sonko.
Ce mardi 15 avril 2025, le député Pape Djibril Fall a tenu une conférence de presse particulièrement virulente à l’encontre du gouvernement. Dans une sortie médiatique remarquée, le parlementaire a formulé de graves accusations concernant des licenciements massifs qu’il qualifie de “politiques”.
“Nous disposons de documents confidentiels prouvant que plus de 781 personnes ont été licenciées de façon abusive”, a déclaré le député, précisant que ces licenciements touchaient également des ressortissants étrangers, notamment burkinabè et maliens. Selon lui, ces mesures seraient prises “pour satisfaire une clientèle politique” et constitueraient une “rupture” avec les promesses faites durant la campagne.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a été particulièrement ciblé par les critiques. Pape Djibril Fall l’accuse de ne pas respecter la loi et de vouloir exercer des pressions indues sur l’appareil judiciaire. “Le Premier ministre n’est pas la loi”, a-t-il martelé, appelant dans la foulée l’Union des magistrats du Sénégal à “faire bouclier autour du ministre de la Justice” face à ce qu’il considère comme une “persécution”.
La transparence financière a également été au cœur des préoccupations exprimées par le député. Il réclame des explications claires concernant la gestion de 405 milliards de francs CFA, estimant que les Sénégalais ont droit à la vérité sur l’utilisation des fonds publics dans un contexte où le gouvernement serait, selon lui, incapable de faire face au chômage malgré ses promesses.
En tant que membre de l’opposition, Pape Djibril Fall a tenu à définir sa vision du rôle parlementaire : “Nous sommes une opposition responsable et républicaine”, a-t-il affirmé, promettant d’utiliser tous les outils législatifs à sa disposition, notamment les questions écrites et les propositions de loi, pour tenir le gouvernement responsable de ses actes.
Le député a conclu en lançant un appel à la presse, l’invitant à rester neutre et à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir. Il a également mis en garde contre ce qu’il perçoit comme une transformation de l’Assemblée nationale en “quartier général” par une majorité qu’il juge “écrasante”, promettant que l’opposition ne l’accepterait pas.