L’affaire fait grand bruit dans les couloirs feutrés de la Division des investigations criminelles (DIC). Selon les révélations du quotidien L’Observateur dans son édition de ce mercredi, M. T. Dramé, présenté comme le fils de la célèbre femme politique Aïda Ndiongue, est accusé d’abus de confiance par une commerçante du nom de K. Coly.
Un « deal » de conteneur qui vire à la discorde
Tout est parti d’une transaction commerciale conclue entre les deux parties autour d’un conteneur de marchandises en provenance de Chine. K. Coly, propriétaire du fret, aurait confié à M. T. Dramé la mission d’écouler le contenu auprès de ses clients – notamment l’hôtel Riu Baobab et Eiffage – avant de lui reverser les fonds, déduction faite de ses bénéfices.
La valeur totale de la cargaison s’élèverait à 19 millions 56 mille francs CFA, somme que la commerçante devait percevoir dans un délai de quinze jours, selon les termes du contrat signé en juin 2025, précise L’Observateur.
Promesses, excuses et dilatoire
Mais ce qui devait être une simple opération commerciale s’est transformé en véritable casse-tête judiciaire. Durant quatre longs mois, rapporte L’Observateur, M. T. Dramé aurait multiplié les manœuvres dilatoires, entre excuses récurrentes et promesses non tenues.
Pire, dans l’intervalle, il aurait même sollicité et obtenu de K. Coly 100 000 F CFA supplémentaires, invoquant des « frais de transport » nécessaires pour récupérer des paiements auprès de clients basés à Mbour. L’argent ne sera toutefois jamais reversé à la date convenue.
« J’ai prêté l’argent à ma mère pour le Magal »
C’est ici que l’affaire prend une tournure inattendue. D’après L’Observateur, M. T. Dramé aurait justifié son manquement en expliquant avoir prêté les fonds à sa mère « pour les besoins du Magal de Touba ». Une mère qui, selon le journal du Groupe futurs médias, n’est autre qu’Aïda Ndiongue, figure bien connue de la scène politique sénégalaise.
Une ardoise de plus de 16 millions toujours en suspens
À ce jour, la commerçante n’aurait récupéré que 2 millions 650 mille F CFA, le mis en cause lui devant encore 16 millions 406 mille F CFA.
Face aux enquêteurs de la DIC, M. T. Dramé aurait reconnu les faits, tout en avançant avoir rencontré « des difficultés » pour recouvrer l’intégralité des sommes dues. Lors de la confrontation organisée par les enquêteurs, les deux protagonistes ont campé sur leurs positions, selon les informations de L’Observateur.
Une affaire sensible au parfum de scandale
L’affaire, désormais entre les mains de la justice, soulève de nombreuses interrogations, d’autant plus qu’elle implique indirectement une personnalité politique d’envergure. En attendant la suite de la procédure, M. T. Dramé reste en liberté, mais « à la disposition de la justice ».