Ces dernières semaines, Nouakchott a procédé à des vagues d’expulsion d’étrangers en situation irrégulière. Parmi ces refoulés, des Maliens, des Sénégalais, des Ivoiriens, ou encore des Guinéens, pour qui la Mauritanie constitue un point de départ vers l’Europe.
Le porte-parole du gouvernement mauritanien expliquait, début mars, que ces opérations de reconduite à la frontière ne représentaient qu’un simple » travail de routine des services de sécurité ». Mais son voisin malien ne semble pas partager cet avis. Bamako a exprimé son « indignation » face au traitement de ses ressortissants expulsés et a demandé que les violences cessent, alors que des associations alertent sur la situation depuis plusieurs semaines.
« Le gouvernement du Mali exprime son indignation, dénonce avec la dernière rigueur les traitements subis par ses ressortissants en Mauritanie », indique un communiqué distribué à la presse, mercredi 26 mars.
Les autorités maliennes sont particulièrement alarmées par « les conditions d’arrestation en violation flagrante des droits humains et des droits des migrants en particulier », est-il aussi écrit. Bamako invite les autorités mauritaniennes à la retenue et appelle à la « cessation immédiate des violences à l’endroit des ressortissants maliens ».
Plus de 1 800 Maliens refoulés
Lors d’une conférence de presse mercredi, le ministre des Maliens établis à l’extérieur, Mossa Ag Attaher, a donné plus de précisions sur l’ampleur de ces refoulements. Selon ses informations, ils concernent plus de 1 800 ressortissants maliens en Mauritanie. Il a aussi assuré que des mesures avaient été prises « dès le début des événements pour la protection et l’accompagnement » de ces compatriotes.
Pour tenter de poursuivre les discussions avec les autorités mauritaniennes, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, accompagné d’une délégation, s’est rendu à Nouakchott, jeudi 27 mars. D’après l’Agence mauritanienne d’information (AMI), il y a été reçu par le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Toujours selon l’AMI, le chef de la diplomatie malienne a transmis un message du chef de l’État, Assimi Goïta, affirmant la volonté de son pays d’ « œuvrer pour préserver les relations d’amitié et de fraternité qui existent depuis longtemps entre la Mauritanie et le Mali ». Il a également évoqué « la question de la communauté malienne en Mauritanie et la nécessité de préserver les intérêts des citoyens mauritaniens au Mali et vice-versa ».
Le Mali a toutefois souligné que « la Mauritanie, en tant qu’État souverain, a le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité et protéger ses citoyens ».