Selon des informations rapportées par le journal Libération, deux policiers en service dans les locaux de la Sûreté urbaine (SU) au moment des faits ont été entendus mardi dernier. Ce sont précisément dans ces locaux que se serait produit l’incident ayant conduit au décès de François MANCABOU en juillet 2022, après son interpellation dans le cadre des manifestations de l’opposition. Ces auditions étaient particulièrement attendues, car elles pourraient permettre d’éclairer les zones d’ombre qui entourent encore les circonstances exactes de la mort de l’ancien militaire.
Le juge a également confronté deux autres témoins de premier plan : Aziz NDIAYE et Ablaye NDIAYE. Ces derniers avaient été arrêtés en même temps que MANCABOU lors de la vague d’interpellations. Leur témoignage vise à recouper les différentes versions fournies jusque-là et à déterminer si des actes de violence ou des manquements graves ont pu survenir durant la garde à vue.
Toujours selon Libération, d’autres auditions sont programmées pour ce jeudi et vendredi. Celles-ci devraient concerner aussi bien des policiers que d’anciens détenus, afin de compléter le puzzle autour de ce dossier sensible.
L’affaire François MANCABOU reste hautement médiatisée, tant l’opinion publique s’interroge sur les conditions de sa mort. Officiellement, les autorités avaient évoqué une tentative de suicide, version contestée par ses proches et son avocat qui parlent de torture. Le juge d’instruction, en multipliant les auditions, semble vouloir aller au fond des choses avant de se prononcer sur d’éventuelles responsabilités pénales.
Ce nouvel épisode marque un pas important dans une enquête qui cristallise toujours les débats sur les droits humains, la transparence judiciaire et les pratiques policières au Sénégal.