Monsieur le ministre,
Depuis le premier cas confirmé de Covid19 au Sénégal le 02 Mars 2020, la stratégie du MSAS est de traiter les cas positifs et de suivre les cas contacts. La gestion de ces derniers, vendue comme étant maîtrisée, présente en réalité des failles qui méritent d’être exposées.
Selon la presse, votre ministère est entrain de réfléchir en collaboration avec le ministère de l’économie numérique sur la faisabilité du traçage des cas communautaires.
Homonyme, votre premier réflexe devait être de vous interroger sur la provenance de ces cas dits communautaires.
Monsieur le ministre, assumant au préalable notre statut de profane en santé, nous allons dévoiler 4 cas qui vont expliquer en partie la constance des cas communautaires.
Premièrement, le cas du fugitif de la caserne Samba Diery Diallo.
Le 21 Mars 2020, nous avions vu débarquer dans notre commune à Pikine Ouest des agents de la santé : c’était notre premier cas de Covid19.
Étant des lanceurs d’alerte, nous avons difficilement contacté les services du MSAS pour leur faire savoir qu’aucune disposition n’a été prise pour confiner les habitants de la maison. À notre plus grande surprise, l’agent au téléphone, pensant que nous sommes loin des lieux, dit que la maison a été mise en quarantaine. Quelle déception d’entendre une telle contrevérité !
Se sentant gêné par nos répliques, il assure qu’ils vont prendre leurs dispositions. Les habitants de la maison continuaient à vaquer à leurs occupations sans restrictions. Il a fallu une sortie médiatique des jeunes du quartier 12 jours après pour que 14 personnes soient confinées dans un hôtel et 35 autres verrouillées.
Deuxièmement, le cas partagé sur Facebook.
Il s’agit d’une femme qui a partagé sur Facebook son désarroi.
En effet, son mari a été testé positif le 24 Avril 2020 et jusqu’à la date du 28 Avril 2020 ses contacts vaquaient librement à leurs occupations.
Troisièmement, le cas du tailleur du marché OCASS de Touba.
Selon le Journal SOURCE A du 29 Avril 2020, le tailleur continuait à circuler au sein du marché au moment où il a été comptabilisé par le MSAS. Pire, le journal précise toujours qu’il est un cas contact qui n’a jamais été mis en quarantaine.
Quatrièmement, le commerçant du marché OCASS de Touba.
La parution du jourmal SOURCE A du 30 Avril 2020 révèle que les voisins du commerçant en question testé positif n’ont pas été confinés. Depuis son lit d’hôpital, il dit avoir interpellé les médecins du centre de traitement Darou Marnane qui lui ont notifié que cela ne relevait pas de leurs prérogatives.
Somme toute, vous conviendrez avec nous monsieur le ministre que cet échantillon illustre un laxisme dans la gestion des cas contacts avec comme conséquence la persistance des cas communautaires.
Partant du postulat que les cas importés sont maitrisés et que les cas communautaires ne sont que des cas contacts mal gérés, nous vous proposons ces solutions en vue de détruire définitivement cet ennemi commun:
1/ Procéder à des tests massifs ciblés vu que le virus circule dans la communauté.
À titre illustratif, Djibouti a ciblé les quartiers populaires dans son programme de dépistage massif.
2/ Impliquer les autorités locales et administratives sans oublier les relais communautaires pour un confinement des cas contacts chez eux.
Cette approche permettra à l’État de barrer d’une part la route aux cas communautaires et d’autre part de stopper l’hémorragie financière causée par les factures salées des hôtels.
Cas communautaires, approche communautaire.
Veuillez agréer, monsieur le ministre, l’expression de nos salutations les plus patriotiques.
Abdoulaye Seck
Citoyen.