Il y a un peu plus d’un mois, le Président de la République, son Excellence Macky SALL, prononçait ce qui restera comme étant, sans doute, l’un des discours les plus importants de l’histoire de notre jeune République.
Après s’être prononcé sur la situation du pays et sur son engagement sans faille à rester ferme sur le régalien jusqu’à la dernière seconde de sa mission, il nous annonçait alors sa décision de ne pas briguer un second quinquennat. Nous avions devant nous un homme d’Etat serein, ne cédant à aucune forme de pression et agissant en consciencieux “maître des horloges”.
En tant que compagnons de la première heure, nous avons accueilli cette décision avec une certaine forme d’ambivalence. Il m’est difficile de décrire précisément ce mélange antithétique entre fierté et goût d’inachevé. En effet, si nous étions légitimement déçus de ne pas voir le Président Macky Sall prendre l’option de poursuivre son œuvre à la tête du pays nous n’en n’étions pas moins fiers de le voir matérialiser là un certain sens de l’histoire. Il nous rappelait alors un principe simple, presque désuet : l’exigence de la loyauté. Loyauté vis-à-vis de la parole donnée et des engagements solennels. Loyauté vis-à-vis d’une certaine vision de la République, de sa marche et de l’exigence de sa consolidation permanente par rapport aux menaces protéiformes qui la narguent. Nous avons compris, nous avons admis et nous nous sommes, quelque part, nourris de cet acte de grandeur qui se pose en antithèse du chahut permanent de ceux qui veulent abîmer la République.
L’horizon de l’émergence est fixé et la boussole du développement pointe sur 2035. Les perspectives de “l’Oil&Gas” nous dégagerons de nouvelles marges de manœuvre avec, selon les projections, une croissance à deux chiffres.
Cette trajectoire doit être maintenue ; c’est la loyauté que nous devons à ces populations qui avaient plébiscité le « Yonu Yokkuté » originel, ancêtre du PSE.
Loyauté par rapport aux engagements transformationnels
Mais nous devons également avoir la lucidité de regarder en face les chantiers sur lesquels notre rendu n’a pas été à la hauteur des attentes. La tragédie permanente de l’immigration clandestine est pour nous un rappel poignant sur le fait que nous ne sommes pas allés assez vite ni assez loin sur la lancinante question de l’emploi de jeunes.
Mais l’engagement transformationnel du Président Macky SALL a toujours été présent sur ces questions pour lesquelles il a expérimenté de multiples schémas de gouvernance opérationnelle. Il faudra donc une offre programmatique forte et audacieuse qui s’appuiera sur ce legs et ce retour d’expérience mais aussi sur les enseignements du nouveau recensement général. Avoir une population jeune n’est pas un problème, c’est plutôt une bénédiction. Il nous faudra donc nous donner les moyens de réenchanter cette jeunesse et d’éclaircir son horizon et ses perspectives endogènes d’accomplissement.
Loyauté par rapport à l’histoire Le candidat choisi par le Président Macky SALL devra également se dresser à la hauteur de l’histoire. Il devra prendre la mesure des risques qui menacent l’Etat de droit et des convoitises multiples excitées par les hydrocarbures. Pour être élu, il devra panser les plaies d’un Sénégal qui a besoin qu’on lui rappelle qui il est et ce qu’il représente comme voix singulière sur la terre mère qu’est l’Afrique. Aspirer à être le 5ème Président de notre jeune République c’est aussi comprendre la construction incrémentale dans laquelle nous nous inscrivons collectivement, chaque président y apportant sa touche et s’interdisant de faire moins que ses prédécesseurs.
Il ne s’agira donc pas simplement de “tenir la barre” mais bien plutôt de hisser notre Nation sur des firmaments nouveaux, porteurs d’espoirs et de solutions concrètes pour chacune et chacun. A ces conditions, l’Union sacrée pour la victoire se fera avec pragmatisme de Dakar à Bakel, de Matam à Sédhiou. Au grand bonheur des populations.
Cheikh BAKHOUM
Responsable politique de l’Alliance Pour la République