La faune marine du Sénégal et de la sous-région est actuellement confrontée à une « dégradation alarmante ».
L’alerte est du Pr Khady Diouf Goudiaby, chercheuse au département de biologie animale de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Mme Goudiaby, qui s’entretenait avec le site besnet.world, indique que cette détérioration de l’environnement marin est principalement attribuée aux activités humaines et au changement climatique.
D’abord, le Pr Goudiaby a identifié la pollution sous ses différentes formes. « La pollution plastique a fortement augmenté ces dernières années. Même sous forme de déchet, le plastique ne se décompose pas en raison de sa durabilité et de sa longévité.
Lorsque le plastique atteint l’océan, il peut y rester pendant des centaines d’années. Au fil du temps, le plastique se fragmente et se transforme en micro- et nano-plastiques », a-t-elle souligné.
D’après Khady Diouf Goudiaby, le problème de la pollution plastique fait l’objet d’une attention croissante à l’échelle mondiale. Cependant, elle signale des lacunes subsistant dans la résolution du problème « en raison d’un manque de sensibilisation, de connaissances, de technologie, de financement et de politiques efficaces ».
La chercheuse prévient que les conséquences de la pollution plastique « sont désastreuses pour la biodiversité marine ». Ensuite, elle estime que la pollution chimique, causée par les pesticides, les herbicides, les engrais, les détergents, les hydrocarbures, les produits chimiques industriels et les eaux usées est également « préoccupante car elle provoque des anomalies de développement, une perte de réponse immunitaire et une baisse de fertilité chez les espèces marines (faune) ».
En outre, la surexploitation est également une « menace urgente car, elle est continue et peut conduire à la destruction complète d’une ressource », précise le Pr Goudiaby. À lumière de ses constats, Khady Diouf Goudiaby précise que la dégradation des écosystèmes due au réchauffement climatique et aux activités humaines, est également un fait réel. « Les températures augmentent trop rapidement au point que les eaux deviennent acides.
Cela induit un manque d’oxygène, en partie dû à la diminution de la production de phytoplancton, ce qui impacte directement la faune », a-t-il mentionné. En guise de solutions, elle propose un soutien à la recherche par le financement de programmes sur les écosystèmes marins.
De plus, Mme Goudiaby demande la réduction de la pollution plastique « en essayant de la recycler et encourager les initiatives de nettoyage des fonds marins et des plages tout en favorisant l’usage du plastique à usage unique sinon en l’interdisant purement et simplement ».
En outre, le respect les quotas de pêche est aussi préconisé avec des tailles minimales de capture et le respect des périodes de repos biologique. Elle invite à l’application de la loi, à l’augmentation des aires marines protégées et à la lutte contre l’érosion côtière.