La première édition du Forum des investisseurs de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) s’est ouverte ce 16 juin à Dakar (Sénégal), avec pour ambition de rallier les partenaires techniques et financiers autour de son nouveau Plan Directeur de Développement Intégré (PDDI) 2040. Ce dernier prévoit la réalisation de 179 projets, dont 26 jugés prioritaires, pour un coût global estimé à 7,95 milliards de dollars.
Le Plan directeur, pour lequel l’OMVG recherche des financements durables lors d’un Forum à Dakar, a déjà identifié près de trente projets prioritaires pour la période 2025-2030, couvrant les domaines de l’énergie, l’agriculture, l’environnement, l’eau, les infrastructures et les services sociaux de base.
Ce forum marque une étape stratégique pour l’OMVG, qui entend démontrer que son PDDI dépasse le simple cadre de planification : il s’agit d’un véritable catalyseur de coopération régionale et de transformation durable.
« Ce forum n’est pas une simple rencontre technique. Il s’agit d’une étape décisive pour nouer de nouvelles alliances et partager une vision claire : faire de nos ressources naturelles partagées des leviers de croissance durable, d’inclusion économique et de stabilité géopolitique », a déclaré Aboubacar Camara, président du Conseil des ministres de l’OMVG et ministre guinéen de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures.
Cheikh Tidiane Dièye, ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a souligné que « l’appui des partenaires sera déterminant pour relever les défis majeurs liés à la mise en œuvre des projets structurants dans les domaines de l’énergie, de l’eau, de l’environnement et de la résilience climatique ». Il a rappelé l’engagement du Sénégal, notamment à travers la récente opérationnalisation de l’action SOGESART (une société de gestion stratégique indispensable pour débloquer un financement crucial de 9milliards FCFA destiné à l’exploitation du barrage de Sambangalou, au sud-est du Sénégal), structure qui va assurer, aux côtés du Haut-Commissariat, la gestion et l’exploitation du patrimoine de l’OMVG.
Il a rappelé les efforts déjà déployés pour mobiliser les financements à travers des tables-rondes dans les pays membres, tout en soulignant que « tous les objectifs n’ont pas été atteints » dans ces initiatives. Par ailleurs, il a mentionné l’engagement de son pays dans la mise en œuvre des réformes, notamment l’opérationnalisation de la Société de gestion et d’exploitation des réseaux de transport d’électricité (Sogesart), visant la recherche de fonds pour l’exploitation du barrage de Sambangalou.
Du côté des partenaires techniques et financiers, Mohamed Chérif, chef du bureau Sénégal de la Banque africaine de développement (BAD), a mis en avant l’appui de longue date de son institution à l’OMVG. Il a cité en exemple le projet énergétique en cours, d’un montant de 880 millions d’euros, financé par huit partenaires et coordonné par la BAD. Et d’ajouter : « le groupe réitère sa disponibilité et son engagement à accompagner l’OMVG dans la mise en œuvre de son Plan directeur de développement intégré, qui contribuera à renforcer la coopération régionale et sous-régionale et sous-régionale dans une dynamique de développement économique harmonieux et durable. »
Enfin, Aboubacar Camara a lancé un appel à l’innovation en matière de financement. Il a exhorté les parties prenantes à dépasser les modèles classiques de financement fragmenté, en misant sur la mutualisation des garanties souveraines, la création de fonds régionaux de stabilisation, les partenariats public-privé adaptés aux réalités locales.
B.Sagna