L’ancien coordonnateur du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC), Mamina DAFFE, comparait ce mardi devant le juge d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) pour être interrogé sur un trou de 682 millions de FCFA dans la gestion de l’institution.Une audition cruciale qui s’annonce tendue.
Selon L’Observateur, le magistrat instructeur, Idrissa DIARRA, compte l’interroger sur plusieurs infractions graves, notamment le faux et usage de faux, l’escroquerie, le blanchiment de capitaux et le détournement de deniers publics. Des chefs d’accusation que l’ancien responsable a catégoriquement rejetés lors de ses premières dépositions, en présence de son avocat, Me Boubacar CISSE.
Les bases de cette instruction reposent en grande partie sur le rapport accablant de l’expert-comptable Abdoulaye DRAME, désigné par le Parquet financier en janvier 2025. Après trois mois d’enquête minutieuse, ce dernier a produit un document d’une centaine de pages analysant la comptabilité du PRODAC sur la période 2017-2018. Ses conclusions mettent en lumière de graves irrégularités et des pratiques frauduleuses, pointant notamment du doigt de fausses factures émises par la société Tida, dirigée par Ibrahima CISSE.
Toujours selon L’Observateur, Ibrahima CISSE sera à son tour entendu au fond mercredi. Il devra s’expliquer sur ces fausses factures présentées à la comptabilité du PRODAC. Les investigations révèlent que sa société aurait surfacturé des prestations de transit d’équipements entre le Port de Dakar et les sites du PRODAC. Un montant global de 1,3 milliard de FCFA aurait ainsi été facturé pour des services dont la valeur réelle est estimée à 637 millions de FCFA, faisant apparaître une surfacturation de plus de 600 millions de FCFA.