Au moment où tout le peuple sénégalais attend le premier baril de pétrole et le premier mètre cube de gaz, une autre activité liée à la mer risque d’en souffrir: la pêche. Suffisant pour le Réseau des parlementaires pour protection de l’environnement de commanditer une étude qui a montré les limites des textes juridiques.
Le Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (REPES) a commandité une étude sur les vulnérabilité du secteur de la pêche face aux activités pétro-gazières avec l’appui de l’initiative prospective agricole et rurale (IPAR). La recherche a été confié à cinq sénégalais qui ont présenté ce mercredi 05 janvier 2022 un rapport provisoire des résultats pour validation.
La présentation du rapport a démarré par une mise en contexte pour rappeler l’importance de la pêche dans l’économie nationale ou elle représente 3,2% du PIB. Malgré cette place place prépondérante dans l’économie sénégalaise, les chercheurs ont décelé que la pêche subie des dysfonctionnements liés à une pression multifactorielle aux causes diverses telles que la surpêche, la pêche illégale des bateaux étrangers et les changements climatiques.
Ces dysfonctionnements ont pour conséquence la dégradation des ressources, la baisse des captures, l’appauvrissement des stocks mais aussi le faible approvisionnement des marchés.
Ces dans ces contextes que sont apparues d’importantes découvertes de pétrole et de gaz. Ainsi en 2014-2015, le Sénégal s’est trouvé avec plusieurs blocs pétroliers et gaziers dont l’exploitation se fera en milieu marin, dans les champs de Sangomar, Saint Louis et Kayar selon Ndickou GAYE membre de l’équipe des experts.
L’estimation des ressources découvertes donne lieu à un tableau le moins reluisant, puisque les gisements de gaz devront produire 910 milliards de m3 tandis que 1030 milliards de barils de pétrole sont attendus.
Cette mane est actuellement en phase d’extraction à Grande Tortue Aymeyem partagée entre le Sénégal et la Mauritanie, Yakaar Téranga et Sangomar. Cette phase de développement n’est pas sans risques sur les écosystèmes marins et côtiers du pays.
L’activité socio-économique ne sera pas épargné, alors que se pose le débat sur la cohabitation entre pêche et exploitation pétro-gazière.
S’agissant des risques et impacts potentiels, les experts ont l’accent sur ceux liés à la pollution sonore, à la fuite des produits toxiques, à la marée noire aux émissions dans l’air, l’eau et les sols, l’accroissement du trafic marin entre autres.
Selon la distance de la source du signal, il peut se produire une réduction des captures de poissons de différente espèces dans les zones proches de ces lieux de prospection sismique.
Quant aux impacts potentiels, ils se caractérisent par la destruction des unités écologiques, la perturbation des migrations en période de ponte, la raréfaction des certains espèces perturbant ainsi les chaines alimentaires, l’augmentation de l’effort de pêche, la migration de certains groupes d’espèces, l’inaccessibilité de certaines zones de pêche, la baisse temporaire des captures due à la phase exploration et la perte d’emploi.
Dans ce contexte de peur et de doute, s’installe facilement un sentiment d’injustice qui peut jeter l’huile dans le feu.
L’étude commanditée par l’IPAR et le REPES a mis aussi en exergue les limites juridiques matérialisées dans un premier temps l’insuffisance des textes existants au niveau international.