L’Union nationale des mareyeurs du Sénégal (UNAMS) a exprimé des demandes pressantes pour améliorer l’accès au poisson à moindre coût et renforcer le soutien gouvernemental au secteur de la pêche. Lors d’un conclave tenu à Kaolack, les membres de l’UNAMS ont appelé le président Bassirou Diomaye Faye à mettre en œuvre la charte pour une pêche durable, élaborée par la Coalition nationale pour une pêche durable (CONAPED).
Pape Ibrahima Diaw, président de l’UNAMS, a formulé les attentes des mareyeurs : « Nous espérons beaucoup du nouveau régime. Nous demandons au président de la République de concrétiser les engagements de la charte que la coalition Diomaye Président avait signée par l’intermédiaire de l’actuelle ministre des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires. » Cette déclaration fait suite à une tournée nationale effectuée du 7 au 15 mai 2024 pour sensibiliser les mareyeurs aux pratiques préjudiciables affectant leur sous-secteur.
M. Diaw a souligné plusieurs défis majeurs auxquels sont confrontés les mareyeurs : « Nous faisons face à des problèmes avec nos outils de travail, notamment les caisses utilisées pour la commercialisation du poisson, qui ne respectent pas les normes requises. Les intermédiaires entre les usines de transformation et les mareyeurs posent également problème. » Ces difficultés sont aggravées par la fraude et les mauvaises pratiques qui pénalisent le secteur.
Diégane Diop, mareyeur à Kafountine, a défendu le rôle crucial de leur sous-secteur : « Notre activité est la locomotive de la pêche artisanale, permettant aux populations d’accéder aux ressources halieutiques à travers le pays. » Il a appelé à un soutien accru des pouvoirs publics, en particulier à travers des financements. Bien que la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) soit active dans le secteur des pêches, M. Diop a déploré que l’UNAMS n’ait jamais bénéficié de son soutien.
Il a aussi exhorté les nouvelles autorités sénégalaises à « corriger les anciennes pratiques » de gestion des fonds destinés au secteur des pêches et à instaurer des pratiques plus équitables et transparentes. M. Diop a exprimé son inquiétude face à la « concurrence déloyale » engendrée par l’importation de produits halieutiques en provenance de pays comme le Maroc.
Selon lui, le Maroc bénéficie d’une politique de soutien royal qui lui permet de conserver son poisson en période d’abondance, avant de l’exporter vers des marchés comme le Sénégal, qui ne dispose pas d’une telle politique.
Les initiateurs ont également rédigé un document de douze engagements, appelant tous les candidats à l’élection présidentielle de mars 2024 à les signer. L’objectif est de garantir que ces engagements soient intégrés dans leurs programmes afin de promouvoir une pêche durable et préserver les ressources maritimes du Sénégal. Stephen Massima LCV