La convergence syndicale des travailleurs de senelec a profité de la fête du 1er mai pour parler des difficultés que rencontrent le secteur de l’énergie plus précisément la senelec en présence du ministre de l’énergie M. Birame Soulèye Diop et de son directeur général M.Papa Toby Gaye.

Le thème choisi cette année est : “la cscs face à ses responsabilités dans un contexte de réformes institutionnelles et de remises en question des acquis sociaux”.
Ce thème interpelle”notre conscience collective, et nous oblige à faire une pause, à réfléchir et surtout à agir face à la situation que traverse le pays et le monde” souligne M. Habib Aïdara coordonnateur du cscs
Au niveau international
Nous assistons à un recul de la mondialisation au profit d’un protectionnisme grandissement porté par des puissances comme les États-Unis.
“Cela entraîne une réduction des aides au développement.
Impactant directement les projets structurants de nos pays” dit-il.
Selon M.Aidara, ce contexte mondial fait appel à une vigilance accrue pour préserver nos intérêts économiques et sociaux.
Sur le plan national, nous vivons les prémices d’un tournant politique important marqué par l’alternance.
“Le discours de rupture et de souveraineté porté par les nouvelles autorités suscite
à la fois espoir et inquiétude, nous saluons les intentions affichées.
Mais nous restons préoccupés par les signaux d’alertes” martèle t-il.
Les licenciements dans le secteur privé et public, la recrudescence du chômage des jeunes et les incertitudes autour des projets de réformes du secteur de l’électricité.
La cscs réaffirme sa volonté de participer aux réflexions, de manière constructive à la réforme institutionnelle engagée.

“Mais je rappelle que la préservation des acquis des travailleurs ne saurait être négociable
Nous restons ouverts au dialogue monsieur le ministre. Mais nous serons fermes dans nos convictions” ajoute le coordonnateur.
“La senelec depuis une dizaine d’années,nous sommes dans une perspective de performance consolidée. Avec des résultats positifs chiffrés, disponibles et validés par les acteurs comme les différents contrats de performance signés entre l’État du Sénégal et senelec.
Depuis une dizaine d’années nous sommes dans une dynamisme de performance consolidée avec des résultats positifs qui sont disponibles et validés par les acteurs” nous dit M. Habib.
Entre autres performances, “la production d’énergie qui est passée de 6654 gigawat par heure en 2023 pour passer à 7464 gigawat par heure en 2024.
Vous avez une performance en matière de production de plus de 12%. La vente d’énergie a augmenté de 13% passant de 5330 gigawat par heure en 2023 à 617 gigawat par heure.
Il a franchi le cap de 769 milliards en 2024 contre 6686 milliards en 2023″
réaffirme t-il

C’est pourquoi pour M. Habib, face à la réforme la cscs tient à alerter sur les risques de dérives si les acteurs sociaux ne sont pas pleinement associés aux réflexions et au prises de décisions.
Il ajoute, toutes tentatives de remise en cause des acquis met en péril le climat social entretenu de manière responsable entre la direction générale et nous la cscs.
Au regard des résultats solides que nous vous avons présentés plus haut la réforme programmée suscite naturellement de nombreuses interrogations.
Parmi les principales inquiétudes on relève:l’avenir
incertain des travailleurs dans les futurs clients dont la rentabilité n’est pas garantie, les risques liés à la transformation structurelle d’une senelec verticalement intégré à une holding avec quatre filiales avec les complications de gouvernance et de coordination, la fragilisation financière possible liée à la dérogation accordée au ministre de tutelle sur le seuil d’éligibilité des clients qui risquent d’entraîner la tête d’autres clients et une baisse conséquences des chiffres d’affaires, l’absence d’une véritable conduite du changement nécessaire pour accompagner seulement une réforme de cette ampleur, ensuite parmi les inquiétudes, il y a l’absence d’une étude approfondie,
l’ absence d’exemples internationaux de succès d’une réforme identique dans un contexte similaire au nôtre rappelle le coordonnateur.
“Monsieur le ministre, ces préoccupations sont d’autant plus fondées que la qualité de service s’améliore, que les performances sont incontestables. Des opportunités majeures se profilent avec l’exploration imminente du pétrole et du gaz.
Le cas échéant, pourquoi ne pas envisager un modèle où l’état resterait majoritaire dans le capital des filiales tout en s’ouvrant au secteur privé national garant d’une meilleure gestion d’une efficacité renforcée et d’une appropriation citoyenne du service public” ajoute t-il.
Dans cette logique, que la participation des travailleurs au capital de ces entités pourrait être levier puissant de motivation et de mobilisation dans l’intérêt commun.
Notre position monsieur le ministre est sans équivoque.

Les nouvelles autorités doivent actualiser l’étude ayant compris au processus de réforme institutionnelle.
Faire un état des lieux du programme de restructuration et organiser de larges concertations transparentes et inclusives avec toutes les parties prenantes du secteur avant toute adoption de loi portant sur la réorganisation de senelec selon M. Habib Aïdara.
B. Sagna