La mère d’Assane Maguette Diédhiou, le soldat tué lors des opérations de l’armée dans le Nord-Sindian, fief du chef rebelle du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mdc), Salif Sadio, est inconsolable. «C’est vrai, il est décédé mon Toubab (un surnom qu’elle lui attribuée). Il y a quatre mois seulement, j’enterrais ma fille. Comme je l’ai fait pour Pape et Solo, les années passées. C’est mon sort. Oh Mon Dieu. C’est mon sort, toujours, il faut que je pleure. Fatalement», s’écrie Khady Djighaly la mère du défunt.
L’histoire de la famille Diédhiou est un drame sans fin lié, d’une part, à la rébellion et, d’autre part, à l’engagement de ses fils dans l’armée.
En effet, selon des témoignages reçus par nos confrères, c’est par un malheureux concours de circonstances que l’enfant de 6 ans, Assane Maguette Diédhiou, s’est retrouvé à Djibanar, dans la famille de son parrain et homonyme, Assane Maguette Camara. Son papa, Mamadou Lamine Diédhiou, venant d’être assassiné par des éléments armés appartenant au Mfdc.
A Djibanar, Maguette a passé tous ses cycles, élémentaire et moyen, avant de fréquenter le lycée de Simbandi Balante. Au même moment, il est recruté par la Croix-Rouge comme volontaire. Jusqu’à son enrôlement dans l’armée en 2019.
Sur les circonstances du décès de son papa, Manding Diédhiou, le jeune frère de ce dernier, raconte, pathétique : «Par une nuit noire, des éléments armés sont venus trouver Mamadou Lamine dans sa chambre pour lui soutirer tout son argent qu’il leur a remis sans broncher. Au sortir de la chambre, le chef qui attendait dehors a demandé de retourner le tuer. Ayant entendu cette sentence, Mola a essayé de s’enfuir par la porte arrière. Malheureusement, un élément armé était posté là, et a tiré sur lui.»
Il ajoute «Ce jour-là, les rebelles ont tué 7 notables et une jeune femme dans ce village, grand d’une quinzaine de concessions, dont l’imam et son épouse, trouvés dans leur lit ».