Président du Burkina Faso de 1983 à 1987, il a marqué son époque par sa vision révolutionnaire, son intégrité et son engagement sans faille pour la justice sociale et l’indépendance économique de son pays.
Un leader charismatique et visionnaire
Né en 1949 à Yako, en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Thomas Sankara a grandi dans une famille modeste. Militaire de formation, il a rapidement été influencé par les idées panafricanistes et anti-impérialistes. En 1983, à seulement 33 ans, il accède au pouvoir par un coup d’État et entreprend de transformer radicalement son pays.
Sankara rebaptise la Haute-Volta en « Burkina Faso », qui signifie « Pays des hommes intègres ». Ce changement de nom symbolise sa volonté de rompre avec le passé colonial et de construire une nouvelle identité nationale fondée sur la dignité et l’autonomie.
Une révolution pour l’autonomie et la justice sociale
Le programme de Sankara était ambitieux et progressiste. Il a lancé des réformes audacieuses pour réduire la dépendance du pays à l’aide étrangère et promouvoir l’autosuffisance. Parmi ses initiatives phares :
La réforme agraire : redistribution des terres aux paysans pour stimuler la production agricole.
La lutte contre la corruption : Sankara a réduit les privilèges des élites et imposé un mode de vie austère à ses ministres, y compris lui-même.
L’émancipation des femmes : il a interdit l’excision, promu l’éducation des filles et nommé des femmes à des postes de responsabilité.
La santé et l’éducation : des campagnes massives de vaccination et de construction d’écoles ont été lancées pour améliorer les conditions de vie des Burkinabès.
Sankara était également un fervent défenseur du panafricanisme. Il a critiqué la dette extérieure, qualifiée de « nouvelle forme de colonialisme », et appelé les pays africains à s’unir pour résister à l’exploitation économique.
Une fin tragique et un héritage durable
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d’un coup d’État orchestré par son ancien compagnon, Blaise Compaoré. Sa mort brutale a mis fin à son rêve révolutionnaire, mais son héritage continue d’inspirer des générations à travers l’Afrique et le monde.
Aujourd’hui, Sankara est célébré comme un symbole de l’intégrité, du courage et de la lutte pour la justice. Ses discours, ses actions et sa vision d’une Afrique libre et prospère résonnent encore, faisant de lui une icône intemporelle.